Au moment de l'âge d'or des comics de super-héros, les stéréotypes racistes étaient monnaie courante - qu'il s'agisse de caricatures des soldats des Forces de l'Axe, les Japonais en particulier, ou de communautés plus locales représentées selon la tradition ségrégationniste des Etats-Unis.
Fawcett Comics aura contribué plus que d'autres à ce triste témoignage historique (quelques exemples en galerie), qui incommode quelque peu DC aujourd'hui. Après que l'éditeur ait officiellement acquis les droits de Captain Marvel, renommé Shazam entre temps, un film aura été décidé et, avec lui, la farandole de reprints et compilations historiques habituelles.
Parmi celles-ci, on retrouvait un volume baptisé Monster Society of Evil, extrait de la série Captain Marvel Adventures de 1943, scénarisée par Otto Binder et dessinée par C.C. Beck. On devait y retrouver un arc de long-terme, l'un des premiers de l'histoire des super-héros, avec un réel format de proto-continuité. Le contenu raciste de certains passages aura cependant poussé DC à annuler purement et simplement cette publication.
Rien d'étonnant sur le papier, après les débats de type Tintin au Congo qui occupent depuis quelques années les discussions autour de la préservation culturelle aux Etats-Unis. Là où DC aurait effectivement tort de vouloir se faire de l'argent sur un contenu de ce genre, les cas d'auto-censures de ce type posent la question du devoir de mémoire - en particulier à une époque où le medium comics cherche à s'ouvrir à de nouvelles idées.
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