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The Punisher #1, la review

The Punisher #1, la review

ReviewMarvel
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Notre note

Après Moon Knight et Daredevil,The Punisher est la troisième série urbaine Marvel à avoir droit à son reboot. Aux manettes on retrouve Greg Rucka (Wonder Woman, Detective Comics) et l’italien Marco Checchetto (Daredevil). Le duo ne nous livre pas forcément le comic auquel on pouvait s’attendre, mais ce n’est pas une mauvaise chose, loin de là.

Avec son Welcome Back Frank, en 2000, Garth Ennis avait redéfini la façon dont on écrit le Punisher. Depuis, les auteurs successifs (Rick Remender, Jason Aaron et même dans une certaine mesure Matt Fraction) ont appliqué la même recette : violence et humour noir. Et bien tel n’est pas le cas de Greg Rucka. Le scénariste, adepte du polar noir, opte pour une approche novatrice et tout en finesse. Finesse ? Punisher ? Et bien oui.

 Clemens & BoltL’intrigue de ce premier numéro est de prime abord des plus classiques : un mariage se transforme en bain de sang suite à une attaque par des hommes armés. La séquence d’ouverture, cinq pages muettes (même pas d’onomatopées), est d’ailleurs superbe. Mais on y reviendra. Quoi qu’il en soit c’est à l’issue de ce massacre qu’on rencontre les deux personnages principaux : Walter Bolt et Oscar Clemons. Les deux sont policiers et chargés de l’enquête. Clemons c’est le vétéran, éprouvé par son travail mais qui reste un bon flic. Bolt c’est le petit nouveau dont on devine qu’il n’est pas au bout de ses peines. Et qui a un lien avec le Punisher. Lien qui sera expliqué dans l’excellente histoire bonus en huit pages à la fin du numéro.

Mais venons en à Frank Castle. Ou plutôt au Punisher. Le parti pris de Rucka à son égard est brillant. En effet, il n’en fait pas le héros, ni même vraiment un personnage de l’histoire. Il est plutôt une force de la nature qui la traverse en laissant des cadavres derrière lui, et qu’on observe à travers les yeux des différents personnages (Bolt, Clemons, le leader des tueurs ayant attaqué le mariage). D’ailleurs, le justicier à la tête de mort ne dit pas un mot de tout le numéro. Et il n’en a pas besoin. Sa présence domine totalement chaque page, et se ressent même quand il n’est pas là. C’est là que transparaît toute la finesse, la subtilité, de l’écriture de Rucka. Tout se fait sur un rythme très posé mais jamais ennuyeux. Tant et si bien que l’histoire, bien qu’étant du pur polar, en acquiert un côté éthéré, irréel. Presque poétique. De même pour la violence, bien présente mais jamais gratuite. La back-up est écrite sur le même modèle.

Mais la série n’est pas qu’une ballade onirique et violente. On devine même qu’elle recèle de subtilités et que des rebondissements vont suivre. De la référence au gang de The Owl (un ennemi de Daredevil qui se verrait bien en parrain du crime organisé) au sort du leader des assassins, bien des graines sont semées et on attend la récolte avec impatience.

Au dessin, Marco Checchetto sublime la narration de Greg Rucka. Son trait est très réaliste, plutôt détaillé (mais pas non plus à l’extrême) et surtout d’un rare finesse. Chaque coup de crayon est léger, les lignes sont fines. Le travail de l’artiste évoque même à l’occasion celui de Tim Bradstreet (le génial cover artist des premiers numéros du Punisher d’Ennis). Un régal. Les visages sont expressifs. Et le story-telling est impeccable.

Punisher gunfight

Ce dernier point est l’autre force de l’italien et fait de lui le complément parfait de Rucka. Ainsi les scènes de violence, presque totalement muettes, sont magnifiquement rendues. Et à l’instar du scénariste, il ne fait pas du Punisher sa star. Dans la fusillade finale, on distingue à peine le justicier, véritable ouragan semant la mort. Cadrages serrés, panoramiques, on a droit à la totale et c’est du grand art. Et que dire des trois dernières pages. On évoquait plus tôt la dimension quasi poétique de l’histoire. Ces fameuses pages l’illustrent parfaitement (même si dans le genre on aurait aussi pu mentionner la fin du massacre lors du mariage).

Les couleurs de Matt Hollingsworth (dont vous retrouverez bientôt l’interview) achèvent de sublimer l’ensemble. Sombres, brumeuses, subtiles, elles servent de manière idéale l’ambiance onirique si particulière de la série. Les effets de lumière sont particulièrement remarquables, ainsi que le travail effectué autour du logo du Punisher.

Ce premier numéro est donc une réussite totale. Rucka prend le contre-pied de nos attentes en nous livrant le début d’un récit entre polar noir et ballade onirique qui sublime le Punisher. Il est en cela impeccablement aidé par Marco Checchetto et Matt Hollingsworth, qui transcrivent parfaitement en images l’ambiance du récit. La seule chose qui empêche ce numéro de prétendre à la note suprême, c’est qu’il vaut mieux attendre la fin de l’arc avant d’affirmer qu’on est face à un classique. Mais c’est bien parti…

Les plus : Une écriture remarquable de finesse

                Des dessins magnifiques

                 L’ambiance

Les moins : On veut la suite !!!

Notes

Scénario : 4,5/5

Dessin : 4,5/5

Globale : 4,5/5

Jeffzewanderer
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