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Zatanna #12, la review

Zatanna #12, la review

ReviewDc Comics
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Notre note

Autant ne pas y aller par quatre chemins, Zatanna est l’un des meilleurs titres actuellement publiés par DC. La série est une véritable déclaration d’amour à la belle magicienne par Paul Dini (Detective Comics, Streeets of Gotham, Gotham City Sirens). Mais pour le coup ce n’est pas du génial co-créateur de Batman The Animated Series que nous allons parler. En effet, la politique éditoriale chez DC est, entre deux story arcs de l’équipe créative régulière de leurs séries, de confier le scénario à une autre équipe le temps d’un ou deux numéros. Ce procédé des fill-ins, habituel pour les artistes, l’est beaucoup moins pour les scénaristes (Marvel ne le fait presque jamais par exemple). Le résultat peut parfois être déconcertant pour le lecteur, chaque scénariste ayant « sa » version des personnages qu’il écrit, mais on peut aussi se retrouver face à de belles surprises. Nous sommes ici en présence du second cas de figure.

La pige du mois sur Zatanna est assurée par Matthew Sturges (Jack of Fables, House of Mystery), pour l’occasion accompagné du dessinateur original de la série, le français Stéphane Roux qu’on n’avait plus revu depuis le #3. Quand on connaît le travail de Sturges sur le spin-off de Fables, on se dit qu’il y avait difficilement meilleur choix pour narrer les aventures de Zatanna. L’auteur maîtrise parfaitement le mélange de fantastique, d’action et d’humour qui caractérise les deux séries. Mais pour ce numéro, il réalise un véritable tour de force en matière d’écriture qui mérite qu’on s’y attarde un instant. La difficulté quand on écrit Zatanna est de ne pas la rendre trop puissante. En effet son pourvoir consiste être capable de tout accomplir pour peu qu’elle le dise à l’envers. Par exemple elle dit « nrut otni stibbar » (« turn into rabbits ») à ses ennemis, et les voilà avec un pompon et des grandes oreilles. Alors le scénariste a décidé d’opposer notre héroïne à Backslash, un vilain créé pour l’occasion qui dispose d’une épée magique lui permettant de « rembobiner » le temps. Et quand il fait ce « rembobinage », le son aussi repart « à l’envers » (comme quand on passe un disque à l’envers), ce qui revient à neutraliser le pouvoir de Zatanna (un mot à l’envers dit à l’envers ça revient à le dire normalement, prenez une aspirine et récapitulez lentement, c’est logique). Non seulement cette excellente idée tire magistralement partie du fait que le comics est un medium écrit (avec du son on n’y comprendrait rien), mais surtout la pirouette qu’utilise Matthew Sturges pour assurer le triomphe notre magicienne préférée est tout simplement géniale. Je ne vous la révèlerai bien sûr pas, mais disons juste que c’est extrêmement inventif et que le scénariste a bien du mérite d’avoir réussi à la réaliser (quand vous saurez ce que c’est, je vous met au défi d’en faire autant).

Au-delà de ce point précis, le scénario de Sturges est très bien ficelé et s’intègre parfaitement dans l’univers mis en place par Paul Dini, notamment pour ce qui est des relations entre l’héroïne et les personnages secondaires. La petite scène avec Mikey, son accessoiriste et amie qui a joué un rôle essentiel au cour de l’arc précédent, est à ce titre exemplaire. Et j’espère qu’on reverra la fée emprisonnée par Backslash et elle aussi créée pour l’occasion.

Au niveau du dessin, sans surprise c’est magnifique. Stéphane Roux reste dans la droite ligne de son excellent travail sur les trois premiers numéros. Son style rappelle Adam Hugues à l’époque où celui-ci faisait encore des pages intérieures (sur Ghost chez Dark Horse par exemple), avec des lignes très pures et des visages qui restent expressifs. Le character design de Backslash est réussi dans le genre contre-pied (il n’a pas le look typique du « méchant à épée magique ») mais qui sied parfaitement au personnage. Pour la fée c’est plus classique mais tout aussi bon. Alors certes quelques arrières plans font un peu vide (pendant les scènes d’action), mais d’autres offrent de si belles vue de San Francisco qu’on pardonnera sans mal ces faiblesses occasionnelles. Enfin, petit détail amusant, le français a ramené le décolleté de notre héroïne a des proportions plus réalistes. Bravo aussi à John Kalisz pour ses couleurs mat et à Amanda Conner pour une couverture qui ferait un poster magnifique.

Ce numéro de Zatanna est donc bien plus qu’un simple fill-in en attendant le retour de Paul Dini et s’avère être une franche réussite, tant en termes d’écriture (je tire encore mon chapeau à M. Sturges) que de dessin. Les lecteurs réguliers se régaleront et c’est une bonne occasion de prendre le train en marche pour les autres.

Les plus : L’écriture

                Le « truc » trouvé et réalisé par Sturges

                Le dessin

Les moins : Quelques arrières plans un peu vides

                    Euh…

Notes

Scénario : 5/5

Dessin : 4/5

Globale : 4,5/5



 

Jeffzewanderer
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