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Jennifer Blood #1-3, la review

Jennifer Blood #1-3, la review

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Notre note

Garth Ennis (Preacher, The Boys, Punisher) est ce qu’on appelle un monstre sacré du comics. Connu et reconnu autant pour son humour noir et son irrévérence que pour la profondeur de ses personnages et ses qualités d’écrivain, le scribe irlandais fait partie de ces auteurs dont chaque nouveau titre est un petit évènement. Jennifer Blood publié chez Dynamite et dessiné par Adriano Batista (Red Sonja, Jungle Girl), n’échappe pas à la règle.

Le pitch de cette série est aussi simple qu’accrocheur : le Punisher rencontre Desperate Housewives. L’héroïne, Jennifer Fellows, est l’archétype de la femme au foyer idéale. Mariée, deux enfants, attentionnée, dévouée et heureuse en ménage. Mais la nuit, elle met une perruque, s’habille de cuir noir et sort pour exécuter des criminels. Pour ce faire elle dispose d’un arsenal et d’un entraînement qui feraient pâlir d’envie un béret vert. Et après chaque « mission » accomplie elle revient à sa petite vie tranquille. On découvre dès le premier numéro que c’est la vengeance qui la pousse à agir ainsi. Vengeance contre ses oncles (les criminels en question). A ce stade de l’histoire Ennis reste volontairement vague sur les détails, se contentant d’allusions plus ou moins claires aux actes passée des dits oncles et laissant au lecteur le soin de reconstituer le puzzle. Enfin il convient de signaler que ces trois premiers numéros sont autant de quasi one-shots, c'est-à-dire que s’ils se suivent bien (notamment en ce qui concerne les subplots), ils contiennent chacun une histoire complète et aucun ne se termine sur un cliffhanger (sauf le troisième à la limite, et encore).

La construction de chaque numéro est assez similaire : d’abord une scène de la vie « normale » de Jennifer, avec sa famille, puis une mission au cours de laquelle elle se mue en machine à tuer. Le tout entrecoupé de scènes où on voit les oncles de l’héroïne discuter du problème qu’elle représente. Ce qui retiendra particulièrement l’attention c’est que cette série est très « écrite ». Pas vraiment verbeuse, mais la narration à la première personne (qui se fait par le biais du journal de Jennifer, qu’on lit) est TRES présente. Ce n’est pas vraiment gênant vu que c’est plutôt bien fait, mais on tique quand même un peu tant on a parfois l’impression de se retrouver devant un journal illustré plus que devant un comic. L’autre aspect de Jennifer Blood qui me laisse personnellement un peu perplexe, c’est que la série semble un peu chercher sa voix, son ton. Garth Ennis a déclaré en interview qu’il avait envie de faire une série légère, pour s’amuser, dans la veine de son Hitman chez DC. Et pourtant quand on lit Jennifer Blood, on n’a pas vraiment l’impression que l’auteur se lâche totalement. Il y a bien quelques passages un peu trash (la fin du numéro trois est franchement dégoûtante), mais rien de comparable à ce qu’on peu voir dans The Boys par exemple. De même les passages de la vie « ordinaire » de Jennifer sont plutôt drôles grâce au commentaires qu’elle fait via son journal, mais il n’y a pas de quoi se rouler par terre non plus. Peut être parce que les blagues et les situations sont efficaces mais attendues car reposant toutes sur le contraste entre l’image de femme au foyer de l’héroïne et sa véritable nature. Les scènes d’action souffrent un peu du même problème. Elles sont agréables mais ne nous laissent pas ébahis. Là, la faute est aussi en partie imputable à la fameuse narration via le journal qui se fait parfois trop détaillée et nuit à l’intensité dramatique en diminuant la sentiment d’urgence. En gros, la série ne déçoit pas, mais elle ne surprend pas non plus. Elle est ce qu’on pouvait attendre à la lecture du pitch mais pas plus.

Le dessin est quant à lui au diapason du scénario : pas mauvais mais ne réussissant pas à emballer non plus. Le trait d’Adriano Batista est assez beau (à la différence de son encrage, un peu sale et qui mériterait un peu plus de soin), dans un style réaliste. Le niveau de détail est satisfaisant et les mises en pages très lisibles malgré des bulles parfois omniprésentes. Le character design est lui très réussi, tant pour Jennifer que pour les personnages secondaires qui ont dans l’ensemble des vraies « gueules ». A noter que la deuxième partie du numéro trois est dessinée par Marcos Marz (Batman Confidential, Blackest Night : JSA). Son trait est plus propre que celui de Batista mais nettement moins détaillé et certains cadrages lors de la scène de poursuite en voiture laissent un peu à désirer. Rien de désastreux mais on espèrera quand même que Batista restera la dessinateur principal.

Au final, Jennifer Blood est donc une bonne série, à laquelle il n’y a rien de précis à reprocher. L’intrigue est accrocheuse, l’héroïne aussi et le tout est bien écrit et dessiné. Mais on a quand même l’impression qu’il manque quelque chose pour que la magie opère réellement, un petit supplément d’âme d’habitude présent dans les histoires de Garth Ennis. Gageons que le talentueux irlandais saura vite remédier à cela. Le petit grain de folie que constitue l’arrivée de l’équipe de tueuses à gage The Ninjettes au prochain numéro s’annonce a priori comme un pas dans la bonne direction. Wait and see…

Les plus : Plutôt drôle

                Efficace

                Jennifer

                Les covers de Tim Bradstreet

Les moins : Convenu

                    Il manque le petit « plus »

                    La scène dégoûtante à la fin du trois, gratuite

Notes

Scenario : 3,5/5

Dessin : 3,5/5 (Batista) ; 3/5 (Marz)

Globale : 3,5/5

 

Jeffzewanderer
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