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Batwoman Elegy, la review

Batwoman Elegy, la review

ReviewDc Comics
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Notre note

Je pense que je ne le dirais jamais assez, DC Comics crée de bien meilleurs personnages féminins que Marvel, et surtout les traite beaucoup mieux. Il y a un peu moins de 2 ans, pendant l’été 2009, c’est Kate Kane, alias Batwoman, qui a pénétré cet univers par la grande porte. Certe le personnage existait déjà et avait fait une apparition remarquée dans la maxi-série 52, où l’on découvrait qui elle était, qu’elle était lesbienne, et surtout qu’elle était traquée par une secte, la Religion du Crime, qui souhaitait accomplir une prophétie dont elle faisait l’objet. Cependant nous n’en savions pas plus sur le personnage, sa personnalité, son passé, et il était temps que DC nous en montre plus.

Profitant de l’absence de Batman dans Detective Comics, la Distinguée Concurrence a décidé de faire le pari d’y placer le développement de sa rouquine, ainsi qu’une autre femme, Renée Montoya dans le rôle de The Question. Les deux femmes étant d’ailleurs très liées puisqu’elles ont entretenu une relation tumultueuse par le passé. Revenons-en à nos moutons : la partie Batwoman de cette période de transition a donné un tout qui se nomme Batwoman Elegy, scénarisé par Greg Rucka et dessiné par le très talentueux mais trop absent JH Williams III. Ces épisodes, Detective Comics #854 à 860, sont réunis dans un Hardcover VO exceptionnel, et seront bientôt disponible en français chez Panini Comics. Vous l’avez compris, c’est à eux que je vais m’intéresser aujourd’hui. Et attention, je suis parti du principe qu’il y avait des défauts dans ce chef d’oeuvre, n’en déplaise à certain(e)(s).

Mais commençons par ses qualités, et il y en a assez pour en parler des heures (ce que je ne ferais pas, je suis crevé). Il paraît qu’on ne peut pas commencer à parler d’Elegy sans evoquer les dessins de JHWIII, et en effet ceux-ci sont splendides. Le maître a pris son temps pour nous livrer peut-être l’un de ses plus grandes oeuvres. Chaque planche est dynamique et détaillée à un point qui incite le lecteur à s’arrêter, à revenir en arrière, pour y décortiquer chaque case, y découvrir chaque détail. C’est un vrai plaisir pour les yeux. Ne faisant pas partie de l’équipe au moment où nous avons rencontrer l’artiste, je n’ai pas pu m’en apercevoir en personne, mais ses dessins montrent un profond respect pour les comics qu’il dessine et pour les lecteurs. Ce n’est jamais bâclé, jamais fait à contre coeur, c’est pur. J’en parlais dans la première version du podcast 3, celle que vous ne pourrez jamais entendre : après avoir lu Elegy j’ai voulu m’en faire des fonds d’écrans, mais tout est tellement splendide que je ne savais quoi choisir (j’ai fini par réussir). Trouverais-je des défauts dans son dessin ? Je vais y revenir


Le scénario ensuite. Celui-ci est plutôt basique mais efficace, et il suit les événements décrits dans 52 : la Religion du Crime a un nouveau leader, et Batwoman veut découvrir qui c’est et lui demander des comptes. Au passage elle croise le Chevalier Noir qui lui dit qu’il restera à l’écart tout un gardant un oeil sur elle. La première partie de l’histoire nous montre la Kate actuelle, le soldat qui travaille avec son père pour combattre le crime, qui est devenue Batwoman et ne laisse plus assez de place à Kate, celle qui rêve de vengeance et d’explications. Elle finira par rencontrer ce nouveau leader, qui s’avère être une femme, Alice, une folle qui se prend pour Alice Liddell (Alice au Pays des Merveilles) et pour qui personne n’a d’importance. Après une rencontre musclée, Alice parvient à s’échapper et commence alors la deuxième partie de l’histoire.

Dans cette deuxième partie, on découvre comment Kate est devenue Batwoman. Femme forte de principe, elle s’engage dans l’Armée sur le modèle de son père mais sera renvoyée après qu’on lui ait demandé si elle était homosexuelle (la loi du Don’t Ask Don’t Tell interdisait à l’époque à un militaire homosexuel de le révéler). Après une période d’errance, elle est un soir secouru par Batman. C’est alors une révélation pour elle, elle combattra le crime à sa façon. Son père lui vient alors en aide pour l'entraînement et la logistique (ainsi que plusieurs super-héros), et après plusieurs année elle est prête pour le combat. De retour dans le présent Alice a kidnappé le père de Kate et menace de répandre un gas mortel sur la ville. Aidée par d’ex-membres de la Religion du Crime, Kate part à sa recherche. On ressaute alors dans le passé pour découvrir que Kate avait une soeur jumelle qui a été tué dans un kidnapping par des terroriste, ainsi que sa mère. Ce fut un profond choc pour Kate. Seulement sa soeur n’est pas vraiment morte et est devenue Alice. Kate parvient alors à secourir son père en sacrifiant sa soeur, accomplissant la prophétie qui prend un sens nouveau. Mais est-elle vraiment morte ?


Bien qu’assez classique l’histoire est rondement menée, et a le mérite de nous présenter Kate non plus comme une lesbienne mais comme une femme forte. Le côté lesbien sert alors l’histoire sans être racoleur ou prétexte à une évolution des esprit. Les bases du personnages sont posées et une intrigue suggérée pour le début de la série régulière, qui aurait du commencer le mois prochain, et puis en fait, bah non une nouvelle fois.

Alors maintenant, c’est là que je vais me faire taper par certains collègues, passons aux défauts. Et je vais repartir d’emblée sur le scénario, qui cloche un peu sur deux points. Nous avons donc découvert qu’Alice était la soeur supposée morte de Kate, chose qui aurait pu être intéressante si cela n’avait pas été fait mille fois auparavant. Bien que cela règle un détail ou deux (la prophétie, le fait que le visage d’Alice ressemblait fortement à celui de Kate), on se retrouve une nouvelle fois avec un tout-est-lié, une série dans laquelle les super-vilains tournent forcément autour du héros, ce qui va créer des conflits moraux, avec deux issues possibles : soit la méchante devient gentille (oh, ça c’est jamais vu!), soit la gentille refuse constamment de descendre la méchante (bah ça non plus alors). Encore pire ici, Kate pense qu’Alice est morte cette fois, donc à sa deuxième “résurrection” elle ne pourra réellement plus envisager de lui faire du mal... (je suis mauvais je sais, mais dite-vous qu’au moins je vais me faire taper dessus pour avoir écrit ça).

Deuxième point, la continuité. Logique que la série se trouve dans une continuité pré-établie, mais elle en est un peu trop dépendante sur certains points, sans en rappeler des détails importants. Personnellement ça fait bien deux ans que j’ai lu 52, et l’histoire de la prophétie, du coup de poignard dans le coeur, et des membres de la Religion du Crime qui ont retourné leur veste, ça date un peu, j’aurais aimer un bref rappel, une anecdote, quelque chose, car le seul point rappeler maladroitement c’est “attention, fais pas trop d’effort, t’as été poignardée dans le coeur tout de même!” mais bon ça je m’en souvenais. Non que je sois fan des rappels toutes les deux pages de ce qui c’est passé 2 numéros avant, quand l’écart se compte en années j’aime bien un rappel.

Et côté dessins alors... des défauts ? Et bien oui et non : les dessins sont parfaits, mais peut-être trop parfait en fait, pour une histoire. Comme je vous l’ai dit, ils donnent envie de s’arrêter longtemps sur chaque planche, de tout décortiquer, à tel point que si l’on ne se force pas à se dire “plus tard”, et bien on se ralentit dans la lecture, au risque de laisser de côté la compréhension pour un simple feuilletage d’artbook. Mais bon quand on a une oeuvre comme ça dans les mains, on n’hésite pas à y revenir ultérieurement.

Et maintenant on fait le bilan, calmement, en se remémorant chaque instant : contrairement à ce que ma critique finale peut laisser croire, Batwoman Elegy est un vrai plaisir à lire, ses qualités surpassent facilement ses défauts et on sait que l’achat a valu le coup, qu’on le relira encore et encore. Reste plus qu’à attendre la série régulière. Côté note, et bien je vais pencher pour un 5 sur les dessins (me frappe pas Sullivan, ça les vaut) et pour un 3,5 pour le scénario. La moyenne laisse des miettes à départager : 4 ou 4,5? Et bien je vais être sévère, mais le rendu final ne rend pas un Watchmen ou un V pour Vendetta, donc...

Note de Manu : 4/5

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Manu
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