Publié en 2004 par Fantagraphics Books aux États-Unis, Le Rayon de la mort est le dernier opus d'Eightball. Ce comic book dans lequel Daniel Clowes créa les classiques que sont devenus Ghost World, David Boring et Comme un gant de velours pris dans la fonte.
Daniel Clowes, pour ceux qui ne connaissent pas, est l'un des auteurs les plus misanthropes de notre génération, mais également l'un des plus talentueux. Si ses dons d'écriture ne s'exercent pas chez DC, Marvel, Image ou autres, ces derniers ont pourtant influencé son parcours, ses références, et son style. Les clins d'oeil aux super héros et autres sont nombreux dans chacun de ses ouvrages et notamment dans ce fameux "rayon de la mort" car il s'agit là d'une réécriture de Spider-man (encore une!).
"Andy est un garçon solitaire, sans famille ni copains, un tantinet misanthrope. Accablé par la médiocrité mêlée d'arrogance de ses contemporains et hanté par un terrible désir de vengeance, il se rêve une destinée exceptionnelle. Las d'une adolescence qui s'éternise, indifférent au monde qui l'entoure, il passe le plus clair de son temps avec Louie, son meilleur - et unique - ami. Tous deux coulent une jeunesse mélancolique dans une banlieue ordinaire, jusqu'au jour où Louie entraîne Andy dans ses frasques, l'initiant au punk rock et... aux cigarettes. Surprise, le tabac semble avoir sur Andy un effet inédit, le dotant soudain d'une force extraordinaire et de pouvoirs mystérieux. Le voilà désormais dans la peau d'un super-héros. Les super-méchants n'ont plus qu'à bien se tenir. Mais où les trouver dans une ville sans histoire et sans ambition ?"
Comme je vous l'ai déjà dit, Clowes n'aiment pas les gens, tout comme ses héros d'ailleurs et c'est bien triste pour eux, mais pour nous lecteurs c'est un vrai plaisir de l'entendre pourrir ses contemporains et on se reconnait facilement dans ce jeune adolescent, avec ses peurs, ses angoisses et ses démons, un héros plus "humain" que la plupart.
Vous découvrirez donc avec plaisir les aventures de Andy et de son super-pouvoir alimenté à la nicotine. L'édition Cornelius qui le publie en France a fait du bon boulot, le papier, les couleurs, ainsi que la traduction, tout est très propre, j'en connais qui devraient prendre exemple, suivez mon regard... Bref, le récit est prenant, drôle, touchant et le dessin s'accorde bien avec.
LA NOTE DE MAX: