Depuis les prémisses du développement d'un univers partagé par Sony Pictures sur les vilains de Spider-Man, alors que le Tisseur en question est retenu du côté du Marvel Cinematic Universe, la même question revient sans cesse : comment justifier la présence de personnages intrinsèquement liés à un super-héros sans que celui-ci ne soit jamais présent ? Alors que le premier trailer de Venom : Let There Be Carnage a été mis en ligne, son réalisateur Andy Serkis vient clarifier une situation toujours aussi invraisemblable.
Les premières interviews du réalisateur Andy Serkis commencent à arriver en ligne, et bien entendu, la question de la connexion des films de Sony Pictures tels que Venom et sa suite, ainsi que Morbius (un ensemble que pour l'instant, on appelle le spiderless-verse) se posent. Pour le moment, aucun des films n'a montré une ombre de Tisseur, mais on se rappelle avoir vu dans la bande annonce de Morbius une affiche de Spider-Man ainsi qu'un Michael Keaton qui reprenait a priori (sans confirmation possible, puisque le film n'est toujours pas sorti) le rôle d'Adrian Toomes qu'il avait dans Spider-Man : Homecoming.
but also mentioned the avengers ???? pic.twitter.com/bYGblJy28p
— Dillon (@pwaramoreee) May 10, 2021
A côté, le trailer de Venom : Let There Be Carnage laisse entrevoir le Daily Bugle, l'iconographie du logo étant la même que celle utilisée pour le journal des films Spider-Man de Sam Raimi (et que l'on avait aussi vu en photos de tournage de Morbius); dans la même courte scène, le journal une fois plié laisse entrevoir le mot "Avengers" ; de quoi alimenter une nouvelle fois toutes les théories possibles et donner beaucoup, beaucoup de grain à moudre à la scène YouTube et clickbait qui s'en donnera à coeur joie dès aujourd'hui. En interview donc, Serkis réaffirme malgré ces clins d'oeil que les films Venom restent dans leur coin, et ce avec un choix de traitement des personnages affirmé : ces derniers ne sont simplement pas au courant de l'existence de Spider-Man.
"A l'évidence, il y a des liens entre Venom et l'univers Marvel et l'histoire de Spider-Man, mais ici, nous traitons la chose comme son propre univers, l'histoire de Venom se passe dans son propre monde. Il y a des clins d'oeils et des petits moments comme ce passage du Daily Bugle, bien sûr, mais dans l'ensemble, il n'est pas au courant, ils ne sont pas au courant qu'il existe d'autres personnages comme Spider-Man. C'est la direction que l'on a choisie pour cet aspect du film, mais on attendra et on verra bien si de petites choses sont à récupérer."
Attendu que les films Venom se déroulent à San Francisco, ville réputée pour l'absence totale de télévision et de connexion internet comme chacun sait, et qu'Eddie Brock n'est dans cet univers après tout que journaliste, l'explication d'Andy Serkis tient parfaitement la route. Ou pas du tout : s'il s'agit bien du Daily Bugle de la continuité de Raimi, il paraît impossible de ne pas savoir qui est Spider-Man tant il faisait déjà la couverture du journal ; et s'il s'agit de la continuité de Marvel Studios, on vous laisse imaginer toutes les erreurs de logique et de cohérence que cela implique - à croire que "le Multivers" serait là aussi la seule porte de sortie possible pour les justifier.
Soyons plutôt pragmatiques : il est logique pour des personnages tels que Venom et Carnage de mettre des clins d'oeil à Spider-Man dans leurs films. Là où Sony Pictures pourrait se contenter de faire du fan service, le fait de référencer les films de Raimi (voire le MCU) est une approche beaucoup plus malhonnête : elle alimentera naturellement les sites et réseaux sociaux avides de rumeurs invérifiables et de théories plus ou moins fumeuses, permettant à Sony Pictures d'avoir une tonne de communication gratuite sans faire le moindre effort. En l'absence des connaissances exactes des contrats qui lient Sony Pictures et Marvel Studios, à l'approche de Spider-Man : No Way Home, il apparaît aussi évident que le studio joue sur un maximum de tableaux pour pouvoir raccorder son Sony Pictures Universe of Marvel Characters à un autre univers partagé tôt ou tard, si cela est réellement faisable.
L'un dans l'autre, établir que Venom et Carnage, personnages qui en comics ont leurs origines directement liées à Spider-Man, ne sont pas au courant de son existence dans leur univers filmique, sera simplement là pour rappeler quelles ont été les motivations pour monter ces projets ; on vous en laissera la juste appréciation.
Venom : Let There Be Carnage est attendu pour le 24 septembre aux Etats-Unis et le 20 octobre au cinéma en France.
