En attendant de gifler les spectateurs à coup de Bat-gant, Matt Reeves avait droit à l'habituelle séance de questions/réponses pour le panel consacré à The Batman du DC Fandome. Entre quelques évidences et beaucoup de réponses relativement vagues, le metteur en scène a fourni une ou deux informations de fond sur sa lecture du Chevalier Noir et sa méthode de travail. Par exemple, dans ses inspirations, en citant French Connection et Chinatown, et son envie d'une Gotham plus hybride entre l'Europe et les Etats-Unis.
Sur le plan de la temporalité,
Reeves confirme aussi ce que beaucoup savaient déjà : ce
Batman ne reviendra pas aux origines du personnage à proprement parler, calé dans la seconde année d'activité du justicier (évoquant ouvertement "
Year Two", à l'image des chronologies fantômes de la tradition des comics). Concernant
la série HBO Max, développée en parallèle du film, le cinéaste annonce qu'il ne s'agira pas d'une suite, ou d'un entre deux entre
The Batman et un éventuel
The Batman 2, contrairement au dessin animé
Aquaman annoncé sur la même plateforme.
Reeves explique que la série "Gotham Police Department" reviendra à l'année Year One, au moment où Batman apparaît et chamboule le quotidien du crime et de la police.
"L'idée était de revenir à l'année un, à la première apparition de ce justicier masqué. On commence par vivre cette histoire par les yeux de ces policiers corrompus. La série plongera dans la corruption du département de police de Gotham City, on verra les personnages sous un angle totalement inédit."
Passionnante perspective sur le papier : la mini-série
Batman : Year One de
Frank Miller et
David Mazuchelli avait aussi, à sa façon, choisi de suivre la police pour raconter les origines de
Batman en accompagnant l'arrivée du lieutenant
Jim Gordon à
Gotham. Le moustachu avait ses propres démêlés avec les ripoux, représentés par le salopard
Arnold Flass du service des stupéfiants,
et le docile commissaire Gillian Loeb. Cette parabole sur les forces de l'ordre dans une cité gangrénée par la pègre offre la perspective d'une adaptation plus directe de
Year One, un récit qui aura souvent inspiré les adaptations (
Batman Begins en tête) sans qu'aucune n'adopte ce point de vue particulier des policiers.
L'autre référent évident serait évidemment Gotham Central, d'Ed Brubaker, Greg Rucka, Michael Lark et Stefano Gaudiano, titre concentré sur le commissariat de la ville dans lequel Batman apparaît comme une présence plus lointaine. Reeves a en tout cas l'opportunité de bâtir son propre univers - et d'ici à ce que la série entre en production, de retrouver les tournages en extérieur pour apposer le canon de sa Gotham City d'Ecosse. Un diptyque qui s'annonce passionnant à suivre, pour les amoureux de cette lecture précise du mythe de la Chauve Souris.