MàJ : peu de temps après que l'histoire initiale a fait le tour du web, le rédacteur en chef du site spécialisé Collider, source fiable des milieux informatifs hollywoodiens, se porte volontaire pour mettre en contradiction les déclarations de Kevin Smith. Selon leur rédacteur en chef Steven Weintraub, les déclarations du bonhomme ne seraient donc qu'affabulations, quoi que Smith se soit montré assez clair sur le côté incertain de ce qu'il a entendu. A voir si vous serez plus à même de croire sur parole Kevin Smith ou Steven Weintraub - le résultat n'ayant que peu d'importance, puisque cette fin possiblement alternative n'a au final jamais vue le jour. Reste alors la simple hypothèse de savoir si elle a pu être envisagée ne serait-ce qu'une fois ou non.
The story about #Joker having a different ending where he killed Bruce Wayne is not real. I reached out to people that would know and am 100% sure this is just someone's imagination gone wild. Was never shot. Was not in the script. pic.twitter.com/glfG0NQA1A
— Steven Weintraub (@colliderfrosty) December 31, 2019
Avec quelques mois de retard, le chroniqueur et cinéaste occasionnel Kevin Smith évoque une fin "alternative" au film Joker de Todd Phillips dans son célèbre podcast Fatman on Batman. Une information à prendre au conditionnel, encore que le bonhomme assure avoir appris les faits de la bouche d'une source sûre et bien renseignée, mais, avec les pincettes d'usage, explique qu'il ne peut pas affirmer pour autant que cela a réellement été prévu.
En résumé, dans les dernières minutes du film Joker, le personnage d'Arthur Fleck, au lieu d'assassiner sa psychiatre et de s'enfuir gaiement dans les couloirs de l'asile, devait initier une séquence de flashback après sa dernière réplique. Une fin plus sombre, qui aurait été à l'envers du canon de DC Comics et aurait privé toute éventualité de suite d'un Batman en costume, voire d'un Bruce Wayne par-delà le seuil symbolique de l'enfance et de l'assassinat de ses parents.
"A l'origine, la fin devait être différente. Il est à l'hôpital psychiatrique, et il rigole, il a un rictus, et il dit 'je viens de penser à quelque chose de marrant'. Ce qui devait se passer à ce moment là, c'était que le film devait revenir au moment de la mort de Thomas et Matha Wayne et montrer que c'était en fait lui qui les avait tué. Le gamin devait pleurer, hurler, et Joker devait se retourner, commencer à partir, puis hausser les épaules, se retourner et flinguer le gamin. Générique de fin."
Une idée de clôture qui aurait emprunté l'idée du Joker comme origine du mythe de Batman à Tim Burton, mais en ajoutant un pincement plus sombre, privant Gotham City de sa figure de justicier et abandonnant la ville aux clowns révolutionnaires et meurtriers. Bien entendu, dans cette perspective, on imagine que tout ça devait être filmé de manière à laisser planer le doute sur la véracité de la scène, selon le fameux précepte narratif du raconteur à qui l'on ne peut pas se fier.
Il est probable que Warner Bros. n'ait pas été particulièrement favorable à l'idée de franchir le tabou symbolique du meurtre de Batman - qui ne s'est jamais vu et ne se verra sans doute jamais au cinéma - ou de se priver de la possibilité d'une suite. Les faits survenus depuis la sortie et le succès du projet auront été en ce sens, prouvant que le studio reste intéressé par l'idée de réitérer l'expérience Todd Phillips, vu la quantité de billets verts accumulés par le premier film Joker.
L'ensemble du dialogue est à retrouver ci-bas, à partir de seize minutes de vidéo.