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Justice League Odyssey #1 : vers l'infini, et on en restera là

Justice League Odyssey #1 : vers l'infini, et on en restera là

ReviewDc Comics
On a aimé• Les dessins de Sejic
• Votre rédacteur aime beaucoup Starfire
On a moins aimé• Un scénar' dans la lignée de ce que Metal a pu faire de plus indigeste
• Darkseid, que t'ont-ils fait ?
• L'équipe ne prend pas
Notre note

Annoncé au sein de l'initiative New Justice, le titre Justice League Odyssey avait intrigué dès le départ, à la fois pour son roster original et pour sa proposition de base, qui laissait entrevoir, pour ne pas être méchant, un comics pas vraiment recherché, et dans la continuité des bizarreries de Scott Snyder sur Metal. Avec trois mois de retard, et un Stjepan Sejic qui a dû redessiner les deux premiers numéros, voyons si l'on peut se satisfaire de cette lecture malgré quelques a priori justifiés.

Justice League Odyssey #1 intervient quelques temps après la conclusion de No Justice, qui voyait l'ensemble des mondes capturés par Brainiac être libérés - problème, il faut de l'espace au sens littéral pour leur permettre d'évoluer à taille normale. Et c'est donc ce qui arrive, puisque les mondes se retrouvent dans une zone fantôme (mais pas la Phantom Zone, non), et c'est Jessica Cruz qui est chargée de la surveiller. Arrive alors un vaisseau de Brainiac, et quelle n'est pas la surprise de la Green Lantern de retrouver à l'intérieur une équipe atypique, composée de Cyborg, Starfire et Azrael. Pourquoi ? Hé bien, disons que beaucoup entendent des voix qui leur ont dit d'aller par ici - et que Koriand'R souhaite retrouver son ancien peuple, mais en vrai les raisons n'ont pas tant d'importance que ça.


Parce que le titre ne semble pas reposer sur une intrigue à laquelle le scénariste, Joshua Williamson, croît réellement. On pourrait avoir envie de retrouver ces personnages très différents au sein d'une équipe à la composition inhabituelle, mais la sauce ne prend pas. Qu'il s'agisse des raisons de chacun, de cette soudaine forte amitié entre Cyborg et Starfire, du rôle qu'on veut faire jouer Azrael (avec tout le respect que je lui dois, vouloir lui inventer cet appel cosmique, c'est vraiment curieux), ou du déroulé de ce numéro, rien n'est donné au lecteur pour qu'il ait envie d'être intéressé. Le fil conducteur est téléphoné (on accomplit cette mission, euh, parce que le scénariste l'a dit) et ce n'est pas le dernier tiers du numéro qui arrange les choses, bien au contraire.

Puisque le dernier membre de cette équipe en formation n'est autre que Darkseid, mais un Darkseid à qui Darkseid War, Metal et autres histoires dans Wonder Woman l'auront fait passer de sa stature de Seigneur d'Apokolips à une sorte de personnage fonction à capuche qui n'a absolument plus rien de sa prestance. On pourrait apprécier de le voir dépeindre autrement - mais c'est raté, le personnage n'ayant plus aucune prestance. C'est sans compter sur l'utilisation d'une "prophétie" venue de nulle part, et l'on se rend compte si ce n'était pas encore fait auparavant qu'il s'agit là d'un produit de commande - mais pourquoi DC aurait-il commandé cela ? Outre le peu d'intérêt, le fait d'avoir accumulé les retards - et que l'après No Justice ait été manqué empêche encore plus d'y avoir de l'attrait, le timing narratif ayant été loupé.


Un constat d'autant plus dommageable que certains de ces personnages sont généralement charismatique et ont connu une bonne expérience en équipe ces derniers mois (Azrael dans Detective Comics, Starfire dans Teen Titans, les deux autres dans la Justice League), et que Stejpan Sejic aux dessins donne une performance dans l'ensemble très agréable. C'est d'ailleurs un peu lui qui sauve le numéro, le style un peu effacé de son trait, mêlé à l'utilisation des couleurs, correspondant parfaitement à l'atmosphère cosmique qui doit se dégager des pages. Bien que le chara design ne puisse faire aucune merveille sur ce Darkseid, les personnages ont un joli relief, Sejic ayant malgré tout quelques loupés visibles sur certaines planches. En tout et pour tout, et compte tenu que le numéro a dû être re-dessiné en entier, l'aspect graphique est attrayant. Mais ça ne suffit pas à rattraper une histoire qu'on n'a aucune envie de suivre.

La lecture de Justice League Odyssey #1 confirme les appréhensions qu'on pouvait avoir. Produit de commande dicté par un impératif éditorial un poil douteux plus qu'une véritable envie de Williamson de raconter une histoire (on l'a vu avec Frostbite ou The Flash, quand il est inspiré, il sait y faire), le numéro propose un récit bancal, dicté par des objectifs factices et un cast qui ne fonctionne pas. Et c'est sans compter sur ce Darkseid du pauvre. Reste quelques jolies planches de Stjepan Sejic, mais vu ce que cette série montre dans sa production, on comprend que ce dernier soit déjà en train de préparer un autre projet.

Pour les intéressés, vous pouvez commander Justice League Odyssey #1 à ce lien.

Arno Kikoo
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