La société Time Warner est en passe de changements. Rebaptisée WarnerMedia, après son acquisition par la gargantuesque AT&T, approuvé depuis peu par les tribunaux aux Etats-Unis, cette enclave pensée pour abriter l'ensemble Warner Bros., HBO et Turner s'est engagée à se mettre à la page des exigences modernes en terme de diversité.
Une déclaration d'intentions a été partagée par le groupe, avec l'aval du président Kevin Tsujihara. Celle-ci précise que les différentes sociétés de WarnerMedia feront un effort soutenu pour accueillir davantage de femmes, de personnes de couleurs, de personnes issues de la communauté LGBT, de personnes souffrant de handicaps et d'autres groupes sous-représentés à l'heure actuelle, dans les équipes créatives et également face caméra.
La société s'engage à fournir un rapport annuel attestant de l'avancée de ces efforts. Un premier projet vient sanctifier ce nouvel engagement, le film
Just Mercy du réalisateur
Destin Daniel Cretton avec
Michael B. Jordan. L'acteur, porte-parole de la diversité et des fameux
inclusion riders après un célèbre discours de
Frances McDormand, est également producteur exécutif sur ce projet, qu'il aura lui-même amené à
Warner Bros. dans l'idée de sceller ce nouvel engagement.
Tsujihara mentionne
Jordan comme l'un des architectes de cette nouvelle politique -
on imagine que le succès de Black Panther a du aider, mais l'acteur est aussi signé chez
Warner pour la saga
Creed, le partenariat allait donc de fait.
Du côté de
Disney,
Kevin Feige aura déjà donné ses propres lignes directrices du côté de l'avenir de
Marvel Studios,
avec davantage de réalisatrices et
de premiers personnages issus de la communauté LGBT - puisque, on le rappelle, aucun des films
Marvel Studios ou
DC Films n'aura rien proposé allant dans ce sens. Rien d'étonnant à cela, puisque selon différentes études, moins de 1% des personnages du cinéma hollywoodien de ces dix dernières années étaient ouvertement gays.
Cela étant, ce chantier (immense) n'en est qu'un parmi tant d'autres. Une analyse récemment conduite par le
USC's Annenberg Inclusion Initiative aura mesuré, en prenant les cent films les plus populaires de chaque année entre 2007 et 2017, les immenses disparités séparant les corps sociaux dès que les questions de couleur de peau, de genre ou d'orientation sexuelle rencontrent le dispositif classique hollywoodien.
Le fait que les grands studios prennent enfin conscience de ces problèmes est un signal rassurant, quoi que l'application et la sincérité de cet engagement sera à mesurer à l'avenir - attendu que tous les films ne rencontreront pas le succès d'un Black Panther. Dans l'intervalle, on salue les efforts du brillant Michael B. Jordan, véritable Killmonger du bien dans la vraie vie.