L'été est maintenant bien installé chez nous, et ce mercredi 4 juillet est un peu particulier pour l'industrie du comic book, qui profite de la fête nationale américaine pour dégainer l'artillerie lourde en termes de singles. Du relaunch, des nouvelles séries à foison, de l’événementiel, en bref, il y a énormément de choix en plus de toutes les séries en cours.
C'est pourquoi, une fois de plus, la Checklist revient pour faire le point sur les titres à ne pas louper cette semaine, ou du moins à surveiller d'un oeil inquisiteur, tout en faisant également le point sur ceux que les éditeurs français nous proposent !
Faire le relaunch de Captain America, dans le cadre de l'initiative Fresh Start, le jour de la fête nationale, c'est déjà très symbolique. Mais quand on met à la tête du titre le scénariste et essayiste Ta-Nehisi Coates, auteur de Black Panther, il est difficile de ne pas y voir un geste politique de la part de Marvel. Au delà de ces considérations, Coates a déjà prouvé qu'il avait beaucoup à dire sur l'Amérique moderne, et l'utilisation du Captain ne saurait être mieux trouvée pour, on l'imagine, véhiculer un message fort avec un récit de super-héros là-aussi maîtrisé. Avec Leinil Francis Yu au dessin, une double excitation nous attire vers ce numéro !
Du côté de Dark Horse, Jeff Lemire continue d'étendre l'univers de Black Hammer avec un nouveau spin-off - futuriste, cette fois-ci. Une mini-série en six numéros où le scénariste nous emmène 1000 ans dans le futur, avec l'idée de reformer l'équipe de la Quantum League pour renverser un régime dictatorial, et tenter de découvrir ce qui est arrivé aux super-héros originels de cet univers. Comme toujours, on a hâte de voir comment l'auteur, en compagnie de Wilfredo Torres, réussira à pousser plus loin son univers rien qu'à lui, toujours dans le cadre d'une déclaration d'amour au genre super-héroïque sous tous ses dérivés.
Oui, il y aura beaucoup de choses à se dire après ce numéro, pas forcément sur le comics lui-même mais plutôt sur le fonctionnement de l'industrie et la manie des éditeurs à gâcher le suspense (à ce propos, parlons de Nicolas Cage). En l'attente, un Batman #50 avec une quantité phénoménale d'artistes invités et qui s'annonce comme le tournant du récit de King sur le personnage. La décision que l'on attend pour le mariage et la mise en route de la prochaine intrigue de long-terme qui pavera les 50 autres numéros que le scénariste a en tête. Malgré la shitstorm de ces derniers jours, il faudra tout de même le lire, assurément.
On vous en remet une couche sur Death or Glory ? Allez, on vous en remets une. Il est vrai que Paper Girls #22 ou Paradiso #5 mérite aussi qu'on s'arrête sur eux (donc : lisez les) mais que voulez-vous, cette histoire de braquage qui tourne (très) mal pour notre héroïne Glory, suintant l'asphalte, le thriller à la Tarantino, et la pure Amérique profonde, a tellement de charme qu'il nous faut revenir dessus. Juste pour vous dire que c'est un réel plaisir de lecture, et qu'on le doit tout autant à l'histoire de Remender qu'à la mise en scène et au dessin de Bengal, beau à en crever. C'est toujours un gros coup de coeur pour le Image Comics cuvée 2018 !
Autre sortie d'importance cette semaine pour l'éditeur à deux lettres, c'est le sixième et dernier numéro de la mini Man of Steel, qui vient conclure les premiers pas de Brian Bendis sur l'Homme d'Acier. L'affrontement contre Rogol Zaar doit toucher à sa fin, alors que le scénariste doit aussi nous expliquer ce qui est arrivé à Lois et Jon Kent. On compte de plus sur la présence de Fabok aux dessins pour nous en mettre plein les mirettes, avec l'espoir d'une conclusion satisfaisante, puisque le titre hebdomadaire ne nous a pas tout à fait convaincu... On y reviendra en bilan dans les prochains jours en tout cas !
Une nouveauté chez Image Comics qui n'a en fait pas grand chose de neuf. Il s'agit en effet du titre Contro Natura de Mirka Andolfo, déjà publié en Italie, pays d'origine de l'illustratrice et encore inédit en France. Voilà donc une occasion de découvrir l'oeuvre, si tant est que vous ne maîtrisiez pas l'italien (tradurre è imbrogliare). Dans une société d'animaux anthropomorphes, Leslie est une femme qui vit une existence banale, sous un régime totalitaire qui chasse les comportements non-naturels - comme le sexe, entre individus d'espèces différentes. Ce qui n'arrange pas notre héroïne, justement bien tentée par une interaction corporelle avec loup. Un thriller sensuel et érotique, livré par Mirka Andolfo dont le trait sied parfaitement à l'exercice, on avait déjà pu admirer ses personnages féminins comme masculins sur les DC Bombshells puis Wonder Woman.
Concept un peu timbré que nous propose cette semaine Donny Cates : en guise de spin-off sur l'histoire qu'il avait bâtie pour Thanos, le Ghost Rider cosmique a droit à sa mini-série. Une aventure dans l'espace où la mort n'est jamais loin, un voyage clairement loufoque à en croire les premiers retours qui nous parviennent déjà. Illustré par Dylan Burnett pour un ensemble hyper coloré et visuellement détonnant, on vous avoue que les travaux de Cates ces derniers temps ont plutôt convaincu, alors pourquoi ne pas tester ?
Manifestement, Marvel compte également beaucoup sur Donny Cates pour ses nouveautés, puisque nous le retrouvons à nouveau aux commandes ici. Une mini-série au titre on ne peut plus explicite : depuis la fin de IvX et la destruction de la brume tératogène, les Inhumans ne se portent pas excellemment bien dans l'univers Marvel, ce qui va visiblement de mal en pis avec un sort qui s'annonce funeste, voire mortifère - bref, ça pue. On s'attend à des morts, sûrement dès ce numéro d'ouverture, avec Ariel Olivetti en charge du dessin et une couverture inquiétante de Kaare Andrews. Reste à voir si le titre va véritablement sceller le destin des Inhumans dans le paysage actuel de l'éditeur, et si le tout ne serait pas lié à la performance désastreuse des personnages dans leur adaptation (quoi ? Nooon, tout de suite. Arrêtez-vous, haha).
Il y a deux semaines sortait chez Panini l’édition française du one-shot Marvel Legacy de Jason Aaron, et c'est à présent la nouvelle offre de kiosque (qui ne se trouve plus au rayon kiosque, d'ailleurs) qui se charge de présenter le nouvel âge de Marvel - en attendant le Fresh Start, bien évidemment. En l'état, l'éditeur balance une grosse salves de titres, avec quatre publications consacrées aux Avengers, à Spider-Man, à Deadpool ainsi qu'aux X-Men. Ici, notre préférence ira plutôt aux deux premières, mais le moment est de toutes façons venu pour tester cette offre et juger de sa qualité, aussi en tant qu'objet.
Après un démarrage mi-poussif, mi-lourdaud, et surtout très dense, Scott Snyder ralentit un peu le rythme et Urban nous propose un second tome pour Metal qui devrait en intéresser beaucoup. On y retrouvera en effet les sept one-shots consacrés aux Dark Knights, ces versions torturées du Chevalier Noir venues du Dark Multiverse, basées sur l'idée top-cool, top-tendance de "hey, mais si on mélangeant Batman avec les autres membres de la Justice League, et que ce serait super rigolo ?". Ce bouleversant high kick de créativité n'empêche cependant pas l'expérience, certes redondante, d'offrir quelques numéros qui s'en sortent bien (en particulier celui consacré au Batman qui rit). Ce second tome contient aussi l'excellent Batman Lost, hommage à la continuité du personnage et au run de Grant Morrison. En bref, il y a un peu de tout, et il faudra faire avec vos envies !