Parfois nous prend l'envie de faire une review juste pour avoir un joli jeu de mots dans le titre. Mais il faut aussi le justifier. Expliquons donc pourquoi le retour de Hawkman dans les publications régulières de DC Comics n'est pas (encore ?) à la hauteur des attentes à avoir avec lui.
Le personnage a un potentiel, mais pour tout lecteur récent, il sera difficile de le percevoir. Maltraité comme jamais depuis le lancement des New 52 (et porté temporairement disparu avec Death of Hawkman), Carter Hall a eu droit à son retour en grâce avec Metal, Snyder donnant un nouveau rôle de prime importance, en tant qu'explorateur devant l'éternel et témoin de la longue histoire de l'univers DC par son immortalité. Ce sont ces deux pistes que reprend Robert Venditti (Hal Jordan and the Green Lantern Corps) pour son numéro d'introduction, à la fois dans la poursuite des thématiques de Scott Snyder, et pour lancer une bribe d'intrigue qui peine par manque d'originalité.
Hawkman est immortel, a connu de multiples réincarnations, mais ses récents soucis près de la World Forge font qu'une partie de son passé n'est plus accessible. Et c'est donc une nouvelle quête exploratoire qui s'ouvre à Carter Hall, à la recherche d'un inconnu qui lui est intimement relié. La promesse est là, mais Venditti se complaît dans un script étiré qui ne propose en tout et pour tout que deux scènes. Dont une d'action, forcément. On lui accordera un peu de clémence sur le fait de nous faire retrouver un autre personnage qui a manqué à l'univers DC - et sa partie mystique, mais cela ne suffit pas à nous faire croire qu'il n'y avait pas plus à raconter sur vingt pages. Le scénariste se réserve bien une double-page qui permet à la fois de faire retcon avec ce qui nous a été présenté d'Hawkman durant les New 52, mais d'amorcer des pistes pour le futur proche du titre. Mais une double-page qui reste un dixième du numéro.
Et pourtant, Hawkman pourrait être un titre parmi les grands de DC Comics, si l'éditorial faisait un peu son boulot et mettait une équipe créative vraiment motivée sur le sujet. Venditti a prouvé par ses autres travaux que lorsqu'il veut, il peut - mais ce n'est visiblement pas le cas sur Hawkman. A ses côtés, Bryan Hitch fait des efforts sur le dessin, comparativement aux horreurs qu'il a pu nous sortir sur Justice League. On pourrait être médisant à expliquer la chose par le fait qu'il a beaucoup moins de personnages différents à illustrer dans cette série, mais être médisant ne me ressemble pas (haha). En l'état, le dessin se montre plutôt efficace à défaut d'être réellement beau, et c'est surtout dans les compositions des planches, le découpage - et cette fameuse double-page - que Hitch arrive à s'attirer un peu de sympathie pour son travail. Continue comme ça, Bryan, on a un peu envie d'y croire.
En définitive, le réel problème d'Hawkman #1 est qu'il n'y a pas tellement de choses à en dire dessus. Aux perspectives soulevées par l'auteur se heurte l'étalement du numéro sur pas grand chose, quelques dialogues cryptiques avec Madame Xanadu, une vague promesse de cosmique, et dans les grandes lignes, l'envie de Venditti de poursuivre la thématique du Hawkman en explorateur que Snyder avait ravivé il y a peu. Il n'y a hélas pas grand chose de plus, et le numéro se lit vite, très vite, sûrement trop, et le peu de bonnes choses qu'on y trouve fait que, dans l'ensemble gargantuesque des publications DC, on préfèrera sûrement accorder du temps - et de l'argent - à un titre plus qualitatif.
Ce n'est pas que Hawkman #1 soit mauvais, c'est qu'il laisse de marbre. Venditti fait un petit effort pour faire revenir un personnage avec un potentiel certain, mais ce qu'il a à proposer au lecteur en un seul numéro n'est pas assez consistant pour le faire revenir. A l'heure actuelle, une nouvelle série ne peut se permettre d'être simplement moyenne sous peine de manquer son coup. Et c'est dommage, parce que Hitch s'applique un peu.
Vous pouvez commander Hawkman #1 à ce lien.