A l'époque moderne, les adaptations en dessin animé de super-héros peinent parfois à trouver leur public. Le dessin animé Green Lantern n'aura par exemple duré qu'une seule saison, et la Young Justice a été mise en pause pendant un long moment avant de reprendre, bientôt. Généralement, les raisons invoquées sont le maigre retour sur investissement pour les marques, ou des audiences mesurées.
Mais, à l'inverse de ces pratiques modernes, les séries du Timm/Dini-verse s'étaient à l'époque arrêtées, d'après la voix officielle de Batman en VO Kevin Conroy, par simple manque d'idées neuves. Les créateurs avaient alors décidé de ne pas insister par peur de se répéter.
"Ils n'ont pas arrêté de travailler sur ces séries parce que les audiences n'étaient pas au rendez-vous ou que les acteurs ne voulaient plus revenir, ils se sont arrêtés, réellement, parce qu'ils étaient à court d'idées. Et ils ne voulaient pas compromettre la qualité de ce qu'ils avaient mis en place en créant des histoires moins intéressantes.
Mais tous les acteurs aimeraient en avoir fait davantage. On pourrait remettre tous ces acteurs dans un studio d'enregistrement, aujourd'hui, pour faire plus de séries animées que tout le monde aime."
Le comédien fait ici allusion à l'initiative de réunion autour d'un nouveau dessin animé Justice League entamée par Susan Eisenberg, voix de Wonder Woman dans La Ligue des Justiciers à l'époque (le compte twitter s'appelle @AnimatedJL si cela vous intéresse).
En attendant, difficile de croire les propos de
Conroy qui semble surtout insister sur le fait que les acteurs étaient prêts, eux, à rempiler pour des saisons supplémentaires. Sur le plan des idées,
Dini aura continué à travailler sur le papier avec
Detective Comics et plus récemment sur du
Harley Quinn (avec, à côté, l'excellent
Dark Night : A True Batman Story) ; quand à
Bruce Timm il aura en définitive du attendre plus de dix ans avant que la
Warner ne le laisse travailler sur les projets
dont il rêvait déjà à l'époque.
Cela étant, il est toujours amusant à notre époque où les audiences seules empêchent les créateurs de trop tirer sur la corde, de se dire que les créateurs ont stoppé leurs séries de leur plein gré au pic de leurs succès. Si Gotham avait pu s'inspirer de cette humilité, peut-être aurions nous tous gagné quelques années de thérapie en moins.