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The Terrifics #1 : l'inconnu est-il si entraînant ?

The Terrifics #1 : l'inconnu est-il si entraînant ?

ReviewDc Comics
On a aimé• Lemire ne perd pas de temps avec ses personnages
• Sérieux et plutôt fun à la fois
• Ivan Reis se fait plaisir aux dessins
On a moins aimé• Des facilités scénaristiques
• On sait que Reis n'est pas là pour longtemps
• Fallait-il absolument mettre un lien à Metal ?
Notre note

Lentement mais sûrement, la gamme New Age of DC Heroes continue de s'étoffer et dire que The Terrifics était parmi les plus attendus (si ce n'est le plus attendu) de ses titres ne doit pas être bien loin de la réalité. Parce qu'on assiste au véritable retour de Jeff Lemire dans le giron de DC Comics, et qu'on profitera, au moins un temps, d'Ivan Reis aux dessins. 

L'équipe a de plus une sorte d'allure de Fantastic Four, pied de nez bien vu de la part de DC Comics, qui quelque part profiterait de la (plus ou moins) disparition de certains personnages des publications Marvel pour combler un vide chez les lecteurs. Mais alors que Damage est un Hulk bien peu intéressant, l'allure que donne Lemire à cette "nouvelle" équipe (nouvelle dans les faits, mais les personnages n'ont rien de neuf) suffit-elle à créer l'intérêt pour une ligne qui en manque, pour l'instant, cruellement ? Disons que le début est plus encourageant que pour les deux autres déjà publiés.


On reviendra rapidement sur le côté Fantastic Four du titre, car même si l'équipe n'a pas la même dimension familiale et est rassemblée par la force des choses, on peut évidemment faire des parallèles évident entre les personnages choisis par DC et Lemire et ceux de la Maison d'à côté. Ainsi, Mr. Terrific est un Reed Richards avec des capacités différentes, Metamorpho un Ben Grimm assumé, Plastic Man un Human Torch et Phantom Girl, en toute logique, est amenée à être une Susan Storm. Toutes proportions gardées concernant cette dernière puisqu'arrivant en dernière, Lemire n'as pas encore le temps de bien développer le personnage. 

Ce qui n'est pas le cas pour les autres, et on sera plutôt satisfait de voir l'auteur arriver dans l'espace imposé à insuffler une véritable dynamique d'équipe, surtout avec des personnages peu ou pas utilisés ces derniers temps chez DC - ou avec une  utilisation qui dépasse l'anecdotique. On se rappelle douloureusement de la mini-Metamorpho dans le titre Legends of Tomorrow ou les tribulations de Mr. Terrific entre sa planète et Earth 2. Quant à Plastic Man ou Phantom Girl, ils sortent d'une longue période de dormance (sans jeu de mots pour le premier). 

L'intérêt aussi dans ce que nous montre Lemire est qu'il n'y a pas besoin d'attendre pour rentrer dans le sujet. Les conditions sont un peu précipitées, et l'utilisation des T-Spheres comme moyen (poussif) pour faire avancer l'intrigue doit être un mal nécessaire, et un peu un argument de facilité pour l'écriture. Néanmoins, on ne patientera pas tout un arc avant de voir les personnages interagir ensemble, avec des caractères affirmés au gré de dialogues plutôt efficaces - bien que la chamaillerie entre Plastic Man et Metamorpho me semble un peu forcée. Dans le récit également, il ne sera pas question (pour le moment du moins) d'affronter une grande menace, et l'optique d'un récit d'aventures, avec des héros parés à braver l'inconnu, pour le plaisir (un peu forcé) d'explorer est assez engageant. Et c'est sans compter sur l'annonce d'un certain personnage dont on se demande si l'exploitation sera aussi branlante que ce qui a été fait de l'univers Watchmen ou de Promethea.


On n'en oubliera pas que le tout, comme chaque titre de la ligne New Age of DC Heroes, doit se présenter comme un débouché de Dark Nights : Metal  - qui aurait normalement dû être fini à l'heure de publication de ce titre, soit dit en passant. Les liens sont en effets affirmés, certainement les plus importants parmi les autres titres, Lemire se permettant des explications sur des questions que l'on pouvait se poser quant aux évènements racontés par Snyder et Capullo. Le problème, comme l'utilisation des T-Spheres, c'est qu'on sent une certaine facilité dans la façon dont elles sont amenées, et si on a conscience que le but de Lemire n'est pas de disserter sur Metal, le prétexte du lien du titre à l'event a du mal à convaincre. Reste que pour un terrain d'exploration, le Dark Multiverse a certaines promesses. On peut poser la question du risque d'une répétition avec les New Challengers de Snyder (les pouvoirs en moins).

Quant aux dessins, il ne sera une surprise pour personne de les voir réussis, Ivan Reis ayant fait preuve depuis longtemps de sa maîtrise dans un style mainstream fort solide qui participe à la dynamique des personnages, de l'histoire et s'offre même quelques passages (bon, mettons une double-page) franchement bluffante par sa grandeur et le concept qu'elle offre. En outre, le côté comique et les capacités visuelles propres à Plastic Man sont franchement bien utilisées et c'est donc un certain plaisir de voir Reis donner vie à ces personnages - bien qu'on puisse là aussi, comme pour tous les titres New Age of DC Heroes, se demander combien de temps il restera puisqu'on le sait déjà occupé avec son nouveau copain Brian M. Bendis. Une autre question qui vient à l'esprit, avec le côté plutôt fun de ce comic book, c'est carrément si un artiste avec un style plus cartoon ne serait pas plus approprié. 

En définitive, si la lecture de The Terrifics #1 est assez plaisante - le numéro est plutôt bon en soi - c'est la remise en contexte de cette série, et les aléas de publications autour d'une ligne que DC ne soutient plus vraiment qui viennent entâcher un sentiment qui pourrait être bien plus positif. Un regard particulier, qu'on espère être mis en tort par la suite. Reste que The Terrifics est, comme on pouvait s'y attendre, pour l'instant le meilleur de ce que le New Age of DC Heroes a à proposer. 

Arno Kikoo
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