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Hit-Girl #1, simple comme une balle dans la tête

Hit-Girl #1, simple comme une balle dans la tête

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On a aimé• Une nouvelle approche graphique sur le personnage
• Le sujet des cartels
• Dynamique et rythmé
On a moins aimé• Extrêmement simpliste
• De moins en moins pertinent à chaque itération
• Pourquoi, encore, toujours Kick-Ass ?
Notre note

La semaine dernière, Mark Millar ramenait Kick-Ass pour le dixième anniversaire de ce projet, emblématique de l'auteur, de son style et de son fonctionnement créatif. Le cinéma, les comics, la promotion croisé, et un certain sens de l'absurde et de la violence à l'anglaise associés à cette fascination pour les codes américains. Si le fond n'était pas forcément défectueux, le nouveau Kick-Ass n'aura pas convaincu dans son introduction : on sent l'esprit de franchise, et d'une énième série où Millar fait du Millar en répondant à la demande. Et Mindy alors ?


Hit-Girl #1 a l'avantage principal de ne pas être signé par John Romita Jr., illustrateur habituel des déclinaisons de l'idée originale du héros en combi' de plongée. On retrouve ici Ricardo Lopez Ortis aux dessins, artiste d'autant plus pertinent que le décor est ici celui des nations d'Amérique du Sud gangrenés par les cartels, narcos et autres mains armées criminelles à contrecarrer les forces de l'ordre. Les couleurs sont réalisées par Sunny Gho, et le duo opère comme la force principale de ce premier numéro.

Tout est assez joli, les scènes d'actions dynamiques, Mindy hyper expressive, et le style colle à ce que l'on imagine d'une série consacrée à une ado' qui massacre les criminels pour principal passe-temps. Les déçus du style Romita Jr. apprécieront, à plus forte raison que le principe de décliner cet univers (pauvre) n'a pas grand intérêt s'il n'est pas l'opportunité de voir d'autres artistes s'exprimer dessus. Le principe des comics, que la nouvelle série Kick-Ass a pourtant choisi de ne pas appliquer.


Derrière, c'est avec un propos simpliste que Millar remet le pied à l'étrier. Mindy va tuer tout un tas de trafiquants, vivre des péripéties et s'en sortir à la fin - les dialogues sont parfois agréables, parfois paresseux. L'auteur ne fait plus réellement d'efforts pour proposer une narration fouillée, on a même assez peu de choses à lire dans ce numéro, plié en cinq minutes. Il est vraisemblable que la série ne soit qu'un passe-temps pour Millar, une livraison fanservice où on retrouve exactement ce qu'on était sensés retrouver, sans le commentaire méta' du premier volume.

Puisqu'à l'époque, la relation de Hit-Girl et Big Daddy était plus développée que ce simple abattage de vilains, voire même critiquée dans l'endoctrinement reçu par la jeune fille, qui frôle plusieurs fois la mort. Ici, Mindy est écrite comme une héroïne de cartoon à formule : on sait d'avance comment elle agit et interagit, et cette idée de solitude qui la pousse à rechercher un partenaire ne semble pas plus développée que ça pour le moment. Comme si Hit-Girl s'était figée dans sa promesse d'héroïne d'action ou d'humour, manquant de devenir entre temps un véritable personnage après sa première mini-série.


Et surtout, si on accepte le nouveau Kick-Ass comme la réponse de Millar a ce que Marvel ou DC auront proposé plusieurs fois pendant leur histoire (le fameux same costume, new character), et une envie de renouvellement dix ans après le premier, on se fout pas mal de savoir ce que Mindy fait de son temps libre, surtout si c'est pour proposer aussi peu de renouvellements. Proposer un polar plus travaillé, ou bien retrouver le personnage dix ans après et dans un monde où elle aurait raccroché les nunchakus, pourquoi pas. Ici, on est en face d'une promesse paresseuse, sans surprises, automatiques, bref, sans réel intérêt passé la jolie surface graphique.

Mark Millar a tout un tas de choses pertinentes à dire et à donner - on a conscience que l'auteur travaille à la chaîne pour faire vivre son Millarworld (où il opère seul à l'écriture) et préparer en consultant voire en scénariste direct les adaptations de ses travaux chez Netflix. Tout ça laisse peu de temps pour proposer de réelles intrigues de qualité, ou des séries intéressantes. Espérons que l'auteur trouvera une nouvelle façon d'organiser son planning, pour éviter que chaucne de ses prochaines créations ne laisse le même goût affreux d'inachevé.

Corentin
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