Scénariste principal de
The Amazing Spider-Man depuis 2014,
Dan Slott aura amené à des bouleversement majeurs dans la vie du personnage de
Peter Parker, le faisant évoluer dans des directions totalement inédites - en perdant son corps au profil d'
Otto Octavius ou plus récemment en devenant le CEO de sa propre entreprise high tech.
L'américain n'a donc jamais véritablement fait l'unanimité entre les fans du
Tisseur qui préféraient suivre un Peter Parker plus proche du sol, ses lecteurs, et ceux qui aimaient le voir ouvrir de nouvelles portes et se diriger vers de nouveaux horizons. Avec l'arrivée de
Marvel Legacy, l'éditeur a tout de même décidé qu'il était temps pour le héros de
New York de revenir à un
statu quo plus classique : celui de
loser. En effet, si Peter combattait
Hydra en interne ces dernières semaines, sa société est en train de sombrer et il a maintenant littéralement tout perdu. Le voilà donc reparti pour les bonnes grosses galères de la vie, une partie finalement indissociable de la vie du personnage.
En plus de devoir digérer cet échec cuisant d'un point de vue personnel, notre cher voisin amical est maintenant une figure publique et est logiquement tenu pour principal responsable de l'échec de son entreprise, et donc de la perte de jobs de ses milliers d'employés. Un revers de médaille que devra aussi payer Spider-Man, connu pour entretenir une relation particulière de Peter Parker (hum hum). Une position finalement assez intéressante qui se voit maintenant le Tisseur devoir assumer ses erreurs face à un monde peu enclin à pardonner sa position finalement peu claire pour le public lors de Secret Empire.
Vous l'aurez compris, Dan Slott joue donc avec le passé de sa propre série pour remettre le Tisseur dans une position hautement compromise sur les plans super-héroïques et personnels. Et si c'est finalement triste à constater, le héros gagne toujours en intérêt et profondeur lorsqu'il est enclin à se remettre en question et quand la vie ne lui fait pas de cadeaux. Ce premier numéro se révèle donc assez convaincant, d'autant plus que Dan Slott sait jouer avec les thèmes principaux du héros : ses relations, sa déprime et le Daily Bugle, lui aussi de retour dans sa vie dans un rôle un peu différent jusqu'à maintenant. Rien n'est parfait dans ce numéro mais on sent que le scénariste américain a bien compris les griefs de nombreux lecteurs qui n'arrivaient plus à s'identifier au personnage si particulier. Il jongle assez bien avec son envie irréversible d'apporter de la nouveauté et l'autorité suprême de la Maison des Idées qui impose évidemment un retour à une trame scénaristique plus classique.
Mais quand Dan Slott se perd un peu, il peut finalement remercier le dessinateur
Stuart Immonen d'assurer à sa place. Talent indéniable de Marvel qui est l'allié de poids du scénariste américain, Immonen prouve à nouveau qu'il maîtrise un trait terriblement dynamique et qui, s'il n'est pas exempt de quelques faiblesses, permet tout de même d'imposer un bon rythme à ses créations dont ce premier numéro sous l'ère
Legacy. En effet, son découpage et ses planches sont globalement très chargées et agréables à regarder. Jouant parfois avec une approche parodique de la situation de Peter Parker, il apporte d'ailleurs un peu de comédie au tout. En effet, pour notre héros, l'heure n'est plus vraiment à la rigolade.
Finalement assez convaincant, ce nouveau chapitre de la vie de Peter Parker dans The Amazing Spider-Man #789 sera peut-être une nouvelle occasion de se lancer dans la série principale sur le Tisseur après quelques années de frustration. Dan Slott caresse, en effet, les lecteurs dans le sens du poil avec un numéro qui permet aux amoureux du héros de retrouver leurs marques, tout en essayant de jongler avec l'intrigue installées ses dernières années et ouvrir un titre qui saura probablement concilier les deux. Pour autant, il faudra attendre de voir ce que Dan Slott nous réserve dans les prochaines semaines puisqu'on sait le scénariste rapidement ennuyé et prêt à partir rapidement dans n'importe quelles direction !