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Retcon #1, la review

Retcon #1, la review

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On a aimé• Une introduction complètement barrée...
• Un gros délire dans les dessins
On a moins aimé• ... mais un potentiel qui n'est pas encore exploité
• Beaucoup d'effets visuels cosmétiques
Notre note

Tout le monde reconnaît Image Comics comme un joli vivier d'idées et de séries au fort potentiel, même si toutes les surprises ne sont pas toujours bonnes. Retcon est une de leurs dernières nouveautés et fait heureusement partie des agréables découvertes, même si son démarrage n'effleure qu'à moitié un concept qu'on veut voir développé au plus vite.

Dans les comicbooks, le terme de retcon ou retroactive continuity est employé lorsqu'un auteur ré-invente et modifie des faits qui se sont déroulés dans de précédentes histoires, quitte à introduire de grandes incohérences parmi tout ce qui a déroulé dans la continuité après. Utilisé à de maintes reprises surtout dans les continuités compliquées des Big Two, le concept veut être amené dans un titre indé' qui vient à peine de se lancer - et pour lequel une retcon n'aurait en vérité pas grand sens. Un principe qui ne peut que titiller la curiosité même s'il peut aussi s'avérer casse-gueule. Dans les faits, Retcon #1 nous propose de suivre une mission d'agents spéciaux qui va très vite mal tourner. Difficile de trop en dire sans spoilers, tellement les quelques vingt pages de ce numéro d'introduction brassent un grand mélange de n'importe quoi. On y retrouve un ours-garou, du contrôle d'êtres humains façon jeu vidéo, ou des nano-robots, dans une approche qui flirte avec le polar ultra-violent, la science-fiction et se permet même quelques jolis traits d'humour.


On n'ira donc pas quatre chemins : Retcon #1 est barré, très barré. Il s'agit du genre d'histoire qui peut vous surprendre à chaque page et l'auteur Matt Nixon a visiblement une sacrée imagination. Le seul point à questionner c'est que le thème du retcon n'est pas encore assez traité. La difficulté est inhérente au principe de cette série : comment pourrait-on bien retconner un titre qui n'en est qu'à sa première publication ? En l'état le numéro ne peut pas répondre à cette question, et bien que certains indices laissent à penser que le passé assez trouble du héros principal, l'agent Josh Lake, n'est pas celui qu'on nous présente au tout début. Il faudra véritablement avoir le second numéro en mains pour voir dans quelle mesure l'auteur réussira (ou non) à développer son concept. En tous les cas, l'introduction montre déjà un côté véritablement déjanté qui assure un certain potentiel. 

Ce côté fou, on le doit aussi aux dessins de Toby Cypress. L'artiste a un style qui rappellera celui de Nathan Fox ou Simon Oliver, par exemple, avec des esquisses qui n'épousent pas forcément des formes très conventionnelles pour ses personnages. Les traits sont nombreux et on pourra reprocher un certain manque de décors. Mais c'est en l'occurrence remplacé par un travail sur les couleurs et sur des effets visuels qui collent à l'ambiance de la série, servis par Matt Krotzer. Du cosmétique, peut-être mais qui fait son effet.

Retcon #1 se révèle être une assez bonne surprise. Cette introduction part très vite dans tous les sens en brassant de multiples éléments fantastiques et de SF, pour un polar dont le pitch ne laisse pourtant que très peu entrevoir son potentiel. Clairement, c'est le second numéro qui permettra de juger si le délire de Nixon et Cypress peut tenir ses promesses. Si vous aimez les comicbooks tarés, Retcon #1 a toute légitimité à mériter votre attention.

Arno Kikoo
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