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Dossier : comment adapter Lobo au cinéma ?

Dossier : comment adapter Lobo au cinéma ?

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Disclaimer : une fois n'est pas coutume, Fabjove revient ce mois-ci nous livrer un Please Hollywood des plus Metal ! - Republ33k

Les films de super-héros ont quitté leurs enfance vertueuse, ont traversé leur adolescence ingrate et sont maintenant de gentils produits industrieux servant le grand capital. Dans cette ère de la franchise à tout va, deux tendances se dégagent du côté de nos amis en collants : une fidélité toujours plus grande au matériau de base, et une liberté de ton, faisant office parfois de postures, et plus rarement de véritables démarches artistiques. Pour faire simple : tout le monde veut voir au cinéma des personnages de comics, mais des personnages de comics qui cassent des gueules dans des films Rated R en faisant des blagues de cul. Chez ARTS, on est rêveurs mais pragmatiques. Donc, pour ce nouveau numéro de Please Hollywood, on vous donne ce que vous semblez tous vouloir avec un personnage plus dans l'ère du temps qu’un Deadpool ou qu’une Harley Quinn : j’ai nommé Lobo ! L’univers du dernier czarnien est un mélange de référence métal (et méta), de cynisme, de violence gratos, et de farces pas si connes que ça. Il est donc parfait pour ce qui serait le film le plus marquant de l’ère qui s’achèvera en 2020 par les aventures des flics de l’espace de Warner.

1. Avant-Propos
Chapitre 1

Avant-Propos

Lobo est un personnage qui depuis longtemps, suscite les fantasmes cinématographiques les plus fous. Fan favorite absolu depuis les années 90, les nerds du monde entier ne cessent de réclamer une adaptation des aventures du personnage créée par Alan Grant et Simon Bisley. Guy Ritchie a un temps travaillé sur le projet. Mais, soyons honnêtes, on est quand même contents qu’il ait choisi de faire Sherlock Homes 2. Actuellement, un scénario est à l’écriture du côté de Warner Bros. Alors devançons-les, avant qu’ils n’annoncent en grande pompe qu’ils ont confié le film à Bob Rodriguez.

Ce que nécessite Lobo, c’est le traitement d’un auteur, ayant compris le personnage, ce qu’il signifie, et se l’appropriant avec une démarche de cinéma. A l’image de Tim Burton sur Batman le Défi ou de Shane Blake sur Iron Man 3, il sera peut être nécessaire d’attacher au personnage de Lobo les codes d’un genre, et des hommages bien sentis. Il faut prendre le personnage pour ce qu’il est – un produit dégénéré des nineties, une parodie – avec toute cette violence et ce nihilisme qui lui sont inhérents. Il faut croire aux enjeux et à l’univers que l’on construit, tout en ayant la dose de recul et de second degré nécessaire à rendre ce voyage avec le chasseur de prime le plus dangereux de l’univers – qui se caractérise par son excès – vraisemblable et intéressant.

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2. Scénario
Chapitre 2

Scénario

Pour écrire ce personnage si cher à mon cœur, j’appelle Rob Zombie. Pourquoi ce bon Rob ? Pour la simple raison, tout d’abord, que Rob Zombie, c’est Lobo dans la vraie vie. Mais aussi par ce que, mine de rien, le metalleux le plus cool du septième art est un sacré cinéphile et un super scénariste. A travers ses films, il explore un genre bien particulier : l’horreur. Dans un style assez violent, à la fois graphiquement, et psychologiquement. Mais ce n’est pas tant à l’écriture de sa mise en scène, mais à celle de ses personnages que nous allons nous intéresser ici.

Si Rob Zombie est le premier nom qui m’est venu à l’esprit lorsque j’ai pensé à une adaptation de Lobo, c’est car le réalisateur de The Devil’s Reject est sacrément doué pour mettre en scène des psychopathes. Ses films sont souvent assez captivants, et dérangeants, car il arrive à créer une véritable empathie avec ses protagonistes, non pas en en faisant d’eux des héros, mais en brouillant les frontières morales du spectateur en montrant l’ambiguïté de leurs personnalités et en refusant tout jugement moral vis-à-vis de leurs actions, quelle qu’elles soient. Nous adoptons le point de vue de tueurs sadiques qui sont capables du meilleur, comme de types ordinaires qui sont capables du pire. Ajoutez à ça un humour aussi malsain et dégueulasse qu’efficace, et vous obtenez l’écriture qu’il faut pour Lobo.

Son cinéma ultra référencé sait jouer des codes du film d’horreur qui pourraient, en étant correctement dosés dans un film d’action atypique, faire mouche. On imagine un film qui utiliserait le gore de manière réaliste et viscérale et qui ferait de Lobo une figure terrifiante, même dans un cadre spatial, du fait de son extraordinaire capacité à tuer. Personnellement, j’imagine volontiers une scène en forme de slasher, ou Lobo serait une menace latente pour un groupe d’assaillants. Mais c’est avec cet avatar du mal que l’on aurait de l’empathie, et par lequel l’humour du film passerait principalement. Ici, point d’origin story, mais probablement une mission délirante pour le compte de la Légion, inspirée du run de Grant. Cette vision nécessite donc un réalisateur capable de s’approprier ces codes, mais aussi d’y apporter un certain recul, tout en offrant une mise en scène dynamique et généreuse.

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3. Realisation
Chapitre 3

Realisation

Et pour cela, j’appelle Sam Raimi. Le patron. L’un des réalisateurs les plus inventifs de notre époque. Polyvalent, aussi à l’aise sur un film d’horreur que sur un blockbuster. On parle quand même du mec qui a inventé une façon de filmer Spider-Man, qui n’a toujours pas été égalée. Pourquoi lui sur Lobo ? Sam Raimi, c’est d’abord a priori un habitué des adaptations de comics, qui sait, comme nous le recommandions en avant-propos, s’approprier une mythologie. C’est en plus définitivement un réalisateur de film de genre, qui sait jouer des codes de l’horreur dans un blockbuster d’action, comme l’ont montré certaines scènes de Spider-Man 2. Et enfin, s’il faut le rappeler, c’est un réalisateur qui sait être dans sa mise en scène spectaculaire, dynamique et généreux, et alterner les passages « sombres » et les passages d’humour, plus légers.

Raimi sait s’accommoder d’univers un peu nanar, et y croit. C’est un réalisateur qui semble avoir un véritable amour pour ses personnages. Il ne rate donc évidemment jamais quand il est nécessaire la caractérisation et l’iconisation des figures qu’il doit mettre en scène. A côté de ça, il possède un véritable recul sur ses sujets. Sur un personnage comme Lobo, il saurait questionner en permanence la violence du personnage, et mettre en image un scénario tentant de construire l’ambivalence du héros, qui, soyons sérieux, seraient légèrement complexifié pour les besoins d’une transposition cinématographique. Cette violence en outre, passerait par des scènes d’action avec un véritable souffle, peut être avec moins de testostérone, mais qui aurait la grandiloquence du dernier czarnien. Sous la caméra de Sam Raimi, Lobo ne serait sans doute pas qu’une personnification de l’idée de puissance, mais aussi, un freak. Comme il l’a déjà été dit, Lobo, comme d’autres personnages qu’il côtoie, a un potentiel horrifique certain, que Raimi saurait mobiliser au travers de quelques scènes qui serviraient à exposer le potentiel meurtrier du personnage.

Pour développer sur l’humour du film, Sam Raimi est un réalisateur capable de faire ce pas de côté, et d’insérer des situations comiques voire carrément grotesques dans ses films. Je pense qu’il serait capable d’embrasser le ton malsain d'un Lobo, et de donner au film un rythme en adéquation avec l’exigence de faire fuser des blagues un peu limites. N’ayons pas peur non plus de prendre la galerie de personnages délirants que Lobo croise au fil de ses aventures ; Raimi saurait nous y faire croire, et à l’instar de son personnage principal, leur donner vie par une véritable approche organique qui passera par une utilisation judicieuse des trucages numériques. Avec Raimi, il faudra sans doute faire quelques concessions du point de vue visuel, mais vous ne serez pas déçus du résultat, si vous acceptez que les quelques incartades qui seront faites sont les choix d’un auteur.

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4. Casting
Chapitre 4

Casting

Alors, là, je vous demande de prendre beaucoup de recul. Genre, beaucoup. Je suis à deux doigts de jouer la carte "Heath Ledger s’était fait bâcher" mais je vais vous épargner cette horrible tarte à la crème. L’égocentrisme caricatural du "Mâle", c’est lui. Son excès constant, et son mauvais gout, c’est lui. Sa violence constante, arbitraire et expéditive, c'est peut être lui aussi. Tout ce dont a besoin TJ Miller pour être Lobo, c’est quelques mois à la salle de sport. Et quelques heures de maquillage. Si Chris Pratt a pu devenir Star-Lord, TJ Miller peut être Lobo. Et dois-je ajouter qu’il est génialement drôle ? C’est une évidence. Et que c’est un putain de Nerd ? Toujours pas convaincus? Oui, non ? Ok. Au pire, bon, castons Rob Zombie himself dans le rôle-titre. Histoire de maintenir notre cohérence artistique jusqu’au bout.

Aucun autre personnage n’a réellement d’importance. Nous pourrions toutefois caster le terrifiant Bill Moseley, habitué des films de Rob Zombie en tant que main antagonist, puisqu’il en faut un pour conclure ce joyeux projet !

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Chapitre 1

Avant-Propos

Lobo est un personnage qui depuis longtemps, suscite les fantasmes cinématographiques les plus fous. Fan favorite absolu depuis les années 90, les nerds du monde entier ne cessent de réclamer une adaptation des aventures du personnage créée par Alan Grant et Simon Bisley. Guy Ritchie a un temps travaillé sur le projet. Mais, soyons honnêtes, on est quand même contents qu’il ait choisi de faire Sherlock Homes 2. Actuellement, un scénario est à l’écriture du côté de Warner Bros. Alors devançons-les, avant qu’ils n’annoncent en grande pompe qu’ils ont confié le film à Bob Rodriguez.

Ce que nécessite Lobo, c’est le traitement d’un auteur, ayant compris le personnage, ce qu’il signifie, et se l’appropriant avec une démarche de cinéma. A l’image de Tim Burton sur Batman le Défi ou de Shane Blake sur Iron Man 3, il sera peut être nécessaire d’attacher au personnage de Lobo les codes d’un genre, et des hommages bien sentis. Il faut prendre le personnage pour ce qu’il est – un produit dégénéré des nineties, une parodie – avec toute cette violence et ce nihilisme qui lui sont inhérents. Il faut croire aux enjeux et à l’univers que l’on construit, tout en ayant la dose de recul et de second degré nécessaire à rendre ce voyage avec le chasseur de prime le plus dangereux de l’univers – qui se caractérise par son excès – vraisemblable et intéressant.

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