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Dark Knight III : The Master Race #1, la review

Dark Knight III : The Master Race #1, la review

ReviewDc Comics
On a aimé• Bourré de bonnes idées
• Miller semble assumer les deux volumes précédents
• La suite, vite !
On a moins aimé• Pas toujours très beau
• Très cher pour le contenu proposé
Notre note
Attendu comme le messie tout en se payant un retour qui ferait pâlir ce dernier, Frank Miller est impayable ces temps-ci, prêt à reprendre les armes (un crayon en ce qui le concerne) pour venir répandre sa bonne parole à des Bat-Lecteurs qui ne s'attendaient pas tellement à voir un jour le polémiste revenir poursuivre son œuvre légendaire, Dark Knight Returns.

Après plusieurs mois de gestation sous la houlette de Brian Azzarello et Andy Kubert - qui sont les vrais parents du titre, où Frank Miller agit surtout en tant que consultant avant de lui-même reprendre du service sur un quatrième volume, Dark Knight III - The Master Race #1 se laisse enfin approcher, du haut de ses 6 dollars un peu rédhibitoires et de sa quarantaine de couvertures variantes. Pour le meilleur ? Un peu. Pour le pire ? Pas tellement. 
 
 
Reprenant l'univers et ses codes comme si les treize ans séparant ce troisième volume de son prédécesseur n'étaient rien, Dark Knight III met très vite les pieds dans le plat. Modernisé jusqu'à l'hommage fait à la narration "par la presse" mise en place par Frank Miller dans Dark Knight Returns, le titre fait aujourd'hui la place au langage SMS, aux Snaps et autres détails criants de la société qui nous entoure dorénavant. 

Sombre dans son propos, le titre est toutefois extrêmement classique dans sa construction, à l'image de ce qu'on pouvait attendre avec le duo d'auteurs qui est en charge de raconter cette suite. Tout en se déroulant au présent, le titre avance comme sur un rail et ne manque pas de nous rappeler quelques éléments utiles pour la suite, développés il y a des années maintenant. Par exemple, le fait que Wonder Woman et Superman aient fait non pas un, mais deux enfants ensemble, le second étant encore un bébé que sa mère défend contre un Minotaure plutôt déterminé - et les fans les plus attentifs de DC Comics noteront que ce Minotaure n'est pas là uniquement pour rappeler le sang amazone qui coule dans les veines de Diana. 
 
Sans véritablement développer l'histoire qui amènera notre Batman à combattre des centaines de Kryptoniens potentiellement dangereux, celle-ci installe ses bases de manière très fine, grâce notamment au personnage de Lara, premier enfant du couple quasi-divin formé par Wonder Woman et son ex-mari, qui semble particulièrement en froid. Mieux, le titre ne s'apprécie que grâce au "mini-comic" qui l'accompagne, fruit du travail de Frank Miller et consacré à Atom pour ce premier numéro. Un mini-comic qui déclenche d'ailleurs la véritable menace, et qui malgré son statut de justification d'un prix augmenté à outrance, nous rappelle que Miller sait encore faire de la BD, même si ses plus belles heures sont derrière lui. 
 
Moins énervé, moins démonstratif que des titres purement issus du travail du papa de Sin City, ce Dark Knight III #1 a le mérite de livrer deux cliffhangers très efficaces, de proposer dès son intro' une réflexion sur l'héritage, de reprendre les codes de ses aînés et de comprendre la violente ironie de ce qui est véritablement une saga. Journalistes, politiques, flics, complotistes, tous y passent et Azzarello n'a pas grand chose à envier au cynisme de son ami et collègue New-Yorkais.
 
Classique sans être (littéralement) révolutionnaire au scénario pour l'instant, Dark Knight III affiche le même visage au niveau de son dessin. À l'aise mais loin d'être à son meilleur, Andy Kubert livre un travail tout à fait correct, tantôt très joli, tantôt plutôt raté. On notera quand même que le frère d'Adam essaye tant bien que mal de singer le résultat inimitable du duo Miller / Janson, tout en n'oubliant pas son identité propre. On regrettera également une colorisation pas toujours bienvenue, bien moins marquée et plus mainstream que ses deux aînés, à n'en pas douter. En un mot comme en cent : Andy Kubert a déjà été meilleur sur Batman, aux côtés de Grant Morrison entre autres.

De retour au premier plan, Frank Miller l'est aussi derrière sa planche à dessin, comme en témoigne la couverture et les intérieurs du mini-comic consacré à Atom. Si l'anatomie et le génie de découpage ne sont plus tout à fait intacts chez lui, on notera quand même une volonté de livrer un travail abouti, un peu flemmard sur les fonds (il l'a toujours été) mais sincère dans sa volonté de grossir une action pourtant pas tellement passionnante. Un vrai plaisir coupable de retrouver celui que l'on pensait plus proche d'être six pieds sous terre qu'édité par DC Comics, très honnêtement. 
 
 
Aussi sage qu'efficace, Dark Knight III fait à la fois dans l'hommage et la modernité, pour trouver un juste milieu franchement convaincant pour le moment. Il faut dire que le titre n'en dit pas tellement et qu'à l'exception des très nombreux indices semés ici et là pour le futur (Brian Azzarello ne se réinvente pas), les lecteurs n'ont pas grand chose à se mettre sous la dent, politiquement parlant notamment. Un résultat solide et prometteur, qui nous donnerait très envie de lire la suite si celle-ci n'était pas non plus vendue à 6$ pièce. Un prix ridicule, surtout pour une lecture qui passe à la vitesse de la lumière et qui nous laisse quand même un peu sur notre faim.
Sullivan
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