Note de Republ33k : Fabjove contre-attaque ! Après son superbe essai sur Joe l'Aventure Intérieur, notre fidèle acteur se prend au jeu pour imaginer un nouvel opus Green Lantern, tel qu'il devrait être présenté par Warner Bros en 2020.
Avant-Propos
Tout le monde se souvient du premier film Green Lantern, sorti en 2011. L’étron de Martin Campbell faisait de ce qui aurait pu être une origin story honnête (dans la mesure de notre tolérance aurun de Geoff Johns) au relents de Space Opera un bête film d’action digne des productions les plus neuneus et consensuelles de notre enfance. Résultat : Un gros bide, un discrédit (pas du tout en fait) éternel pour Ryan Reynolds et des blagues métas dans le futur Rated R de la Fox.
Qu’à cela ne tienne, les films de super-héros n’ont jamais été autant à la mode, et Warner Bros veut capitaliser un maximum dessus avant d’adapter un autre bouquin de Tolkien. Ainsi, à la dernière Comic-Con, le studio des frères Warner a confirmé lors de son panel qu’un film portant sur les flics les plus cools de la galaxie arriveraient secouer le DC Extended Universe. Avant que le studio ne nous déçoive tous en annonçant l’orientation qu’il prendra sur la licence, je vous propose de vous décevoir moi tout seul en vous montrant l’un des chemins possibles, embrassant l’approche grim and gritty d’un Snyder, tout en s’en écartant de façon à exploiter tout le potentiel des personnages qu’il adapte, d’un point de vue visuel, mais pas seulement.
Synopsis
Jeune auteur de bandes dessinées en panne d’inspiration et heurté par les évènements de Black Zero, Kyle Rayner reçoit les pouvoirs de la bague de volonté de la main de Ganthet. Tout en apprenant à être un héros, il devra rebâtir le légendaire Green Lantern Corps dont il est le dernier membre, en faisant face à son plus grand ennemi, alors qu’un conflit d’ampleur entre les New Gods secoue l’univers tout entier.
Mais pourquoi ce plot ? Premièrement, car il permettrait de ne pas réintroduire le Corps, mais d’en présenter une version usée, tout en apportant de la fraicheur à travers le personnage de Kyle. Deuxièmement, car le parcours initiatique de Kyle pourrait initier une réflexion intéressante sur la place de l’artiste et être une forme de métaphore intéressante de l’industrie hollywoodienne par l’intermédiaire de la réconciliation de cet artiste avec son propre imaginaire et l’idée d’héroïsme. Troisièmement, car le film pourrait être un long Space Opera, introduisant la menace de Darkseid, méchant d’envergure suffisante pour la Justice League. Mais surtout, il permettrait de montrer le rôle de flics de l’espace des Green Lantern, et le rapport tortueux qu’ils entretiennent avec l’interventionnisme.
Réalisation
Pour réaliser ce film haut en couleur, j’appelle Andrew « Wall-E » Stanton. Rangez vos râteaux, vos torches, et vos tweets assassins, le réalisateur malheureux de John Carter pourrait être l’homme de la situation. Tout d’abord par ce qu’il vient de l’animation, et serait donc idéal pour travailler l’imagerie entourant les constructions des héros à l’anneau vert.
C’est également qu’on le veuille ou non un super compteur d’histoire, qui avec la liberté créative suffisante pourrait faire tenir les multiples niveaux de lecture d’un film qui s’insérerait parfaitement dans sa démarche créative en tant que cinéaste. Ici, point de dialogue d’exposition et de love interest, mais une dynamique narrative efficace au service d’un pur divertissement burné. De plus, il aura au moins prouvé, avec John Carter, qu’il était capable d’être généreux dans l’action (à côté de dialogues plan-plan), qui est, avec lui, plutôt fluide et lisible. Et imaginez juste qu’il se lâche totalement, et qu’on ait droit à du dessin animé filmé, à la manière d'un Speed Racer ? Du beau en perspective.
Direction artistique
Le film devrait prendre un virage à 180° par rapport à la première adaptation et être plus coloré et organique. En termes deproduction design, c’est-à-dire au niveau des décors, des costumes, le film irait piocher dans des références classiques telles que Star Wars, Flash Gordon, ou Avatar, tout en les mêlant avec des éléments très comics, comme les costumes des héros (pas en CGI, et réalisé par le costumier de BvS), comme pour illustrer l’irruption du Corps dans cet espace hostile. Le film devra être très coloré, et mettre l’accent sur la diversité, pour mieux illustrer le propos optimiste du film.
Dans sa construction, j’imagine une progression en trois actes, allant crescendo dans l’action, dans le but de bien présenter ce vaste univers et l’ensemble des personnages qui accompagneraient Kyledans sa quête. La construction simple (mais pas simpliste) et ludique du film, irait de pair avec une approche plus fun etcartoony que dans la reste de l’univers ; sans déborder d’humour, le film s’autoriserait quelques fantaisies, comme des scènes typiques de l’humour Pixar ou des constructions un peu plus délirantes. Mais avant tout, le film devra être épique, et cet aspect serait soutenu par un score de l’excellent Michael Giacchino.
Casting
Venons-en au casting. Pour Kyle Rayner, quatrième Green Lantern de la Terre, qui serait pleinement introduit dans ce film, j’appelle Douglas Booth. Le jeune acteur, aperçu dernièrement dans Jupiter Ascending ou Noah, possède le physique idéal pour le rôle (son visage semble littéralement sortir d’une page de comics de Terry Dodson, et c’est tout à fait le type d’acteur qu’aurait pu choisir Zack Snyder) et est plutôt solide.
D’autant plus qu’il n’aurait pas à porter le film sur ses seules épaules, grâce à un mentor de renom : en effet, John Stewart serait évidemment idéal, pour rappeler l’ancien Corps et guider le jeune Lantern dans sa mission périlleuse. Et c’est idéalement (et évidemment) Idris Elba qui colle le mieux au rôle de l’architecte. Enfin, le troisième Green Lantern du film, Jade (dans une version modernisée), serait interprétée par Sophie Cookson, remarquée dans Kingsman.
Du côté des badguys, on image bien Sinestro posséder un rôle secondaire important. Il devrait alors être campé par Hugo Weaving, acteur expérimenté et habitué aux rôles de méchants. Parallax quant à lui, qui ne serait ici pas un gros nuage énervé, devrait avoir une voix. Et c’est celle de James Spader, une des seules satisfactions du très dispensable Age of Ultron, qui serait retenue ici.
Du côté des rôles secondaires des New Gods, deux personnages retiendront notre attention ici, et c’est bien sûr Darkseid, et son fils, Orion. Le seigneur d’Apokolips serait incarné par Jeff Bridges, légende d’Hollywood qui serait une réponse intéressante au Josh Brolin de Marvel et à l’Oscar Isaac de la Fox. De son côté, Orion serait interprété par Travis Fimmel, le visage de Ragnar Lodbrok.
Avec cette adaptation, le DC Extented Universe s’ouvrirait au Space Opera et à l’aventure, et permettrait à un genre de plus en plus désuet de revenir sur le devant de la scène. Les différentes facettes et problématiques entourant le Corps pourraient être développées, tout en apportant une fraicheur intéressante en adaptant du mieux possible un pan des comics qui n’attend que d’être développé au cinéma : le cosmique.