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Weirdworld #1, la review

Weirdworld #1, la review

ReviewMarvel
On a aimé• Un imaginaire débridé
• Un actioner sauce fantasy
• Un régal pour les yeux
On a moins aimé• Le héros encore un peu monolithique
Notre note

On l'a dit et répété, Secret Wars permet à Marvel de s'amuser avec ses différents personnages, en les transportant dans des époques éparses, en les mettant dans des situations inédites ou en ravivant de vieux events. Cela leur permet aussi de ramener de vieilles séries, typiques des expérimentations des années 70, que l'on pensait disparues, ou en tout cas complètement rayées de la continuité de leur univers. Des retrouvailles qui ont du bon.

"I will find my way home."

Weirdworld, c'est un univers de fantasy créé par Doug Moench et Mike Ploog, qui était clairement l'enfant de cette Tolkienmania qui secouait alors les Etats-Unis. Un univers qui n'aura pas vécu longtemps mais qui connait aujourd'hui un regain de forme sous l'égide d'une équipe créative pour le moins excitante. Jason Aaron est clairement l'un des scénaristes les plus en forme chez la Maison des Idées actuellement, et il a clairement montré à travers Thor qu'il avait un talent certain pour écrire les barbares. Mike Del Mundo est lui aussi un artiste qui monte, en prouvant qu'il n'est pas seulement doué pour les couvertures car son Elektra était magnifique (à défaut d'être servi par un scénario convaincant). Une équipe All-Stars donc, qui s'amuse avec un terrain inoccupé depuis longtemps.

D'ailleurs, il n'y a pas que l'univers qui est une réutilisation d'un comics des années 70, puisque le personnage principal n'est autre que Akron, un Conan-like qui a partagé des aventures psychédéliques (Roy Thomas avait beaucoup profité du Summer of Love) avec les Avengers. Un de ces seconds couteaux qui sont piochés de temps en temps par les auteurs dans l'impressionnant catalogue de personnages de Marvel. Ce barbare est donc plongé dans le Weirdworld, complètement inconscient de la collision des mondes et qui voudrait juste rentrer chez lui. Le prétexte parfait pour qu'Aaron nous serve un voyage dans une contrée où son imaginaire totalement débridé façonne des paysages absolument mirifiques. Imaginez une île flottante où vous trouverez des ogres adeptes d'artillerie lourde, des calamars-requins géants qui peuplent une rivière rose ou des dragons qui sont pêchés par des appâts en forme de poisson-globe géant, et vous comprendrez que le créateur de Scalped a décidé de se faire plaisir.

"Who cares if it's a wizard ?!"

En prenant ainsi son pied, Jason Aaron gratifie Mike Del Mundo d'un jouet parfait pour qu'il puisse s'éclater sur chaque planche. S'il est beaucoup plus sage que d'ordinaire en terme de découpage, se permettant beaucoup moins de planches à la manière de J.H. Williams III, l'artiste n'a rien perdu de sa science de la mise en page. Associée à un univers extrêmement coloré et disparate, il se lâche totalement en créant à chaque fois de nouveaux univers. Il faut imaginer des ogres avec des armures mi-médiévales mi-modernes ? Pas de problèmes ! Un univers fantasmagorique que n'aurait pas renié Salvador Dali ? Il le fait même avec plaisir ! Des singes atlantes ? Là, Mike Del Mundo jubile carrément. Sorti des contraintes super-héroïques, le dessinateur canadien a l'occasion de montrer tout son talent et la particularité de son trait, en nous régalant la rétine par la même occasion.

Là où l'on aurait pu avoir très peur, c'est d'avoir un comics techniquement incomparable, mais finalement assez vain dans son propos. Sauf qu'Aaron arrive à donner corps à ses personnages, en quelques pages Akron vit sous nos yeux. On le trouve ainsi désespéré de retrouver un jour sa terre natale de Polemachus, prêt même à se jeter dans le vide pour cela, éreinté par un voyage qui ne semble plus avoir de fin. Jusqu'à ce qu'il retrouve une raison de combattre en bon barbare qu'il est. Ce n'est pas juste un personnage-prétexte, et si ces quelques pages ne nous permettent pas encore de nous attacher à lui, il vit au sein de cette histoire. D'ailleurs Aaron n'a pas oublié de faire plaisir aux fans de Marvel en laissant, l'air de rien, un cliffhanger qui fera jubiler les fans de l'univers de la Maison des Idées.

Weirdworld est sans doute l'un des tie-ins de Secret Wars qui attirera le moins les lecteurs de Marvel à cause de l'absence d'un nom ronflant dans son titre. Pourtant, l'équipe créative de haute volée devrait à elle seule vous convaincre de jeter un œil à un titre aussi inventif que surprenant. Une histoire de fantasy débridée qui explose dans une myriade d'idées folles, sans jamais prendre le temps de souffler. Brillant.

Alfro
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