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Big Hero 6 (Les Nouveaux Héros), la critique

Big Hero 6 (Les Nouveaux Héros), la critique

ReviewCinéma
On a aimé• Le parfait mélange de Disney et Marvel
• Des super-héros pour les petits
• Un scénario pas dénué d'intérêt...
On a moins aimé• ... mais une narration sans relief
• La VF et la 3D sont toujours vos meilleurs ennemis
Notre note
Attendu de longue date par les dingues de Disney (ils sont nombreux), les amoureux de Marvel (au moins autant), les fans de Volt (je suis là) et les lecteurs de Big Hero 6 (oups), celui que l'on appelle Les Nouveaux Héros dans nos contrées s'est dévoilé hier devant nos yeux de grands enfants, dans un écrin loin d'être optimisé pour notre âge avancé : en VF et en 3D. 
 
Créés par Steven Seagle et Duncan Rouleau en Septembre 1998, les jeunes héros qui formeront une fois réunis l'équipe des Big Hero 6 est longtemps restée au placard chez Marvel. Culte pour une toute petite frange de lecteurs dans une époque où Comics et Manga se draguent (dans un sens en particulier), la série aurait pu végéter jusqu'à nouvel ordre dans les cartons d'idées et de propriétés intellectuelles possédées par Disney. C'était sans compter sur Chris Williams, fidèle de Pixar et réalisateur sérieux de la firme, le pendant de Joe Johnston pour les petits. Réalisateur de Volt, un film malheureusement passé un peu inaperçu malgré ses qualités évidentes dans le grand bain des méga-productions Disney, Williams s'attache en plus les services d'une autre valeur sûre de la firme aux grandes oreilles : Don Hall, scénariste de Tarzan, Kuzco, Frère des Ours et j'en passe.
Une hypothétique licence en devenir, deux réalisateurs sérieux, une première collaboration avec (le catalogue de) Marvel et une tonne d'idées géniales à exploiter, autant de données qui font de ces Nouveaux Héros une très belle réussite, pour les petits et les petites. 
 
 
Big Hero 6 est avant tout imaginé comme une galerie de fantasmes pour adolescent amoureux de culture Pop de l'architecture de sa ville fantasmée (San Fransokyo, parfait mélange de San Francisco et de Tokyo) à la liberté offerte aux jeunes chercheurs pour explorer, expérimenter et inventer. Extrêmement généreux en matière de détails, qu'ils servent la narration ou non, le film se permet même d'égratigner les méga-corporations et le système scolaire au travers de son héros, sans toutefois verser dans une critique politique lourdingue pour le jeune public, qui n'aura pas de mal à saisir le semblant de la morale qui se glisse entre les lignes.

Ajoutez à ça des personnages hauts en couleurs et le plus instantanément culte d'entre eux : Baymax, bâti comme le parfait mélange de Groot et de l'armure d'Iron Man. L'ironie de cette stratégie auto-contenu, c'est également de retrouver en Hiro le modèle d'un hypothétique jeune Tony Stark, entraperçu au travers des journaux d'Iron Man premier du nom. Comme à son habitude, Disney décline ses propres méthodes avec brio et se retrouve dans la position confortable de pouvoir proposer une première marche vers le monde des Super-Héros dès le plus jeune âge avant le retour des Indestructibles, maîtres en la demeure chez Mickey. Il est d'ailleurs intéressant de noter à quel point les autres studios semblent avoir délaissé l'idée d'une animation Super-Héroïque jusqu'à aujourd'hui, à tel point que Big Hero 6 se retrouve presque en position d'essuyer des plâtres déjà préparés par "l'incroyable famille" de Brad Bird en 2004. 
 

 
Artistiquement, le film sent le plaisir. Et au-delà d'un manque de finesse sur les traits de certains visages - la marque de fabrique des productions à peine AAA chez Pixar - on notera une animation incroyablement léchée qui va jusqu'à reproduire des mouvements jusque-là inédits chez le géant de l'entertainment. De l'aspect robotique de certains héros aux déplacements de Ninjas empruntés à l'influence japonaise du film, en passant par le design ô combien classique mais efficace du vilain, le film sent bon la cohésion en pré-production, ce que de nombreux designs qui nous parviennent aujourd'hui (et qui sont en galerie) tendent à prouver. 

Marque de fabrique de Marvel oblige (même si, comme l'a dit Axel Alonso, Big Hero 6 appartient aujourd'hui désormais d'avantage à Disney qu'à la Maison des idées, qui prête simplement son écrin héroïque à une énorme licence en devenir pour les plus petits), l'humour omniprésent est globalement de qualité, et c'est d'ailleurs là que l'on retrouvera de quoi atténuer l'un des plus gros défauts du film lorsque les blagues feront rire les plus vieux : son manque de niveaux de lecture. 
 

 
À contrario d'un LEGO Movie au sommet de son art en début d'année passée, Big Hero 6 s'adresse malheureusement clairement à un public jeune, tout en ne manquant pas de faire sourire les parents et les grands-frères à plusieurs reprises, grâce à des ressorts comiques pour le moins efficaces, tels que ses personnages secondaires, la Tante dépassée et son chat obèse en tête.
Au-delà de ça, le film souffre de ce manque de complexité à travers sa narration simplissime, qui dessert globalement un propos et un scénario pourtant loin d'être idiots. Construit comme un alpha-voyage du héros, le film aurait peut-être gagné à laisser plus de finesses dans son développement, là où chaque rebondissement semble être une détonation vers la scène d'action suivante dans son montage actuel. Enfin, quitte à chouiner devant un résultat globalement excellent, on notera des silhouettes personnages pas toujours parfaitement contourées avec l'ensemble des membres de l'équipe, rendant la lisibilité de scènes d'action (au demeurant très bien réalisées) plus compliquée. Quand on voit les early concepts ci-dessous, on se dit que certains changements n'ont pas forcément fait du bien à la cohérence artistique du film. Rien de gravissime (ni de particulièrement brillant) à signaler en ce qui concerne la VF, où l'on retrouve notamment le plus connu des fans de StarCraft Français : Kyan Khojandi, dans la peau de Baymax
 
 
Sans être la révolution attendue par les amoureux de marketing et de stratégie, Big Hero 6 est néanmoins une valeur sûre pour Disney et Marvel, qui peuvent désormais compter avec une nouvelle licence surpuissante auprès du très jeune public, qui grandira au rythme de ses nouveaux héros, avant de rejoindre la cour des grands et ses homologues Vengeurs. Bien animé, réalisé avec sérieux et passion, le film ne pêche que par une trop grande simplicité, que l'on pardonne facilement au vu de la jeune cible visée. On notera même quelques scènes franchement marquantes, des héros aussi attachants les uns que les autres et une réussite globale qui devrait se cristalliser dans l'amour des fans du monde entier pour Baymax, à l'instar d'un Guardians of the Galaxy et de son mémorable Groot.  
 

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Sullivan
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