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Alan Moore fracasse les religions après le massacre de Charlie Hebdo

Alan Moore fracasse les religions après le massacre de Charlie Hebdo

NewsLife style
Toujours prompt à rompre son mutisme lorsqu'il s'agit d'évoquer la société et ses pires errances, Alan Moore est de retour sur la scène publique après les tragiques évènements de la semaine passée Boulevard Richard Lenoir, où des fanatiques ont assassiné quelques-uns des plus beaux représentants de la liberté d'expression (à ne pas confondre avec la liberté de penser, si chère à Florent Pagny et Noam Chomsky) made in France.

Et alors que le géant Britannique a croisé ces mêmes chantres de l'amour et de la paix il y a de longues années à Angoulême (avant de, peut-être, remporter la plus haute distinction séquentielle française d'ici quelques semaines - un prix qu'il a déjà annoncé refuser), celui-ci leur rend hommage aujourd'hui en tapant une fois de plus de son gros marteau intellectuel et intangible sur le crâne des religions monothéistes, toujours aussi puissantes et importantes à l'heure où ce sont des problèmes de libéralisme distendu et accéléré et de respect de la Nature qui sont les vrais défis auxquels notre espèce devrait faire face. Et même s'il s'agit là parfois de réflexions quasi-adolescentes qui nous surprennent de la part du résident de Northampton (la maxime sur le Seigneur des Anneaux vous rappellera vos plus belles heures de rebellions lycéennes), ça ne fait jamais de mal de se rappeler ce qui suit :  

"Il est temps pour les religions monothéistes de nettoyer leurs déchets. Il ne s'agit pas d'Islam, de Juifs ou de Chrétiens. Si vous êtes dans une position d'acceptation de l'existence d'un dieu unique, alors ce n'est pas sorcier ["It's not Rocket Science" en V.O - NDT] d'imaginer ce qui peut se passer si vous rencontrez quelqu'un qui pense différemment. On l'a d'ailleurs vu en Afghanistan, que cette Rocket Science finissait par entrer. [Ceci était donc un jeu de mots impossible à traduire. Comme dit Alfro, c'est plus simple de traduire Simon Kinberg qu'un auteur qui manie le langage à merveille]

Je ne dis pas que les gens ne devraient pas être libres de choisir le culte qui leur convient, mais devrions-nous être obligés de vivre nos vies en circonvolution autour d'un système apparu au 4ème ou 5ème siècle avant J-C ? Je ne vois pas de raison véritable de fonder un système régisseur autour d'une des trois religions plutôt qu'autour du Seigneur des Anneaux. [Si je suis plutôt d'accord avec Moore sur le coup, en plus du fait que ce serait vachement plus sympa de vivre le retour à la Terre aux côtés de Gandalf et de Frodon que de Christine Boutin avant de partir en vacances dans le Mordor, il semble omettre que les religions sont la cause d'un mal profond dans les consciences, beaucoup moins dans l'aspect systémique et tout-puissant qui régit le monde moderne depuis la révolution industrielle. Celui que l'on nous présente à l'école comme le formidable libéralisme lavé de ses péchés sur l'autel du confort et du pratique, et qui est effectivement accompagné par une crise de foi globalisée à l'échelle des trois grandes religions monothéistes.]

Il est quand même intéressant de noter qu'Alan Moore appelle à l'exercice de la foi dans la paix (sans condamner cette même foi, à l'instar de ses mentors nihilistes les plus célèbres) et dans l'action, lui qui a même développé sa propre croyance, basée sur la magie noire et la spiritualité : 

Évidemment, la majorité des croyants sont modérés, mais c'est peut-être le moment pour vous (tous) de vous soulever. Les fanatiques sont en train de ruiner votre foi, et ce n'est pas digne des religions d'Abraham. Est-ce qu'on ne pourrait pas traiter ces organisations de la terreur comme des Mafieux et les faire démanteler par vos autorités ? Si vous ne le faites pas maintenant, votre culte vieillira avec le sang de crimes contre l'humanité sur les mains.”


Sullivan
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