Event de l'année chez DC Comics, Forever Evil a pour le moment suivi les traces de son grand frère Trinity War, en faisant traîner l'action jusqu'à ses dernières heures. Ce mois-ci, DC Comics lâche la bride de Geoff Johns et David Finch qui nous montrent que leur attente aussi, a été longue. Et ça fait du bien.
Comment fonctionne DC Comics avec ses events et ses auteurs ? C'est une question que Trinity War et Forever Evil m'ont amené à me poser. Habitué des crossovers où tout va très vite et où chaque fin de numéro nous lance dans une nouvelle direction, me voilà face à deux events qui ne lâchent rien avant la fin et font traîner en attendant. Le sentiment que donne ce Forever Evil #6, c'est qu'il représente l'objectif de Geoff Johns depuis le début, mais que DC Comics lui a demandé de ne pas arriver là tout de suite. Du coup, le rythme s'accélère fortement et les choses prennent une belle forme.
Toutes les critiques qu'on a pu faire sur les numéros précédents sont effacées. Le Crime Syndicate ? Présent. L'Injustice League ? Chaque membre a son ou ses moments. Le game-changer ? Il y en a plus d'un. Le dessin bâclé ? David Finch donne TOUT dans ce numéro. C'est beaucoup plus dense, intéressant et bien ficelé que l'ensemble des numéros vus jusqu'ici, sans pour autant tout livrer. On n'en voit en effet que la moitié, et si plusieurs éléments trouvent des réponses, il en reste encore beaucoup, peut-être trop pour un seul numéro. Il est donc probable que le prochain Justice League prenne également une place importante dans cet event pour répondre à quelques questions, d'autant qu'il en soulève de nouvelles.
Les personnages ont bien plus de corps et de cohérence dans ce numéro. Pour ne pas spoiler, Batman et Luthor se retrouvent évidemment confrontés sur un point central de l'histoire. Un point qui justifie la nécessité de l'Injustice League et qui prêtera à débat, même si on doute de la réalité du changement. A côté de ça, on obtient une réponse attendue depuis longtemps. Soyons clairs, on pensait ne pas être surpris, et on parvient à l'être tout en se dirigeant vers ce que l'on attendait. Car DC reprend des bases de son ancien univers en apportant des changements intéressants même s'ils sont quelque peu abusifs et abusés.
Tout le monde n'aimera pas, certains trouveront ça trop poussif et loin de l'esprit DC qu'ils connaissaient, mais ça marche plutôt bien.
Forever Evil est loin de la perfection, et souffre probablement plus de décisions éditoriales que de son histoire, mais dans un event quelque peu sclérosé ces derniers mois, ce numéro 6 vient enfin donner un bon coup de fouet à l'histoire. Il justifie certains changements et nous fait accepter l'évolution de la Justice League prévue pour le mois prochain. A voir maintenant comment DC repartira sur le nouveau statu quo qu'elle met en place.