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300 - La Naissance d'un Empire, la critique

300 - La Naissance d'un Empire, la critique

ReviewCinéma
On a aimé• Eva Green trop bien pour ce film
• Le premier reste toujours aussi bon
On a moins aimé• La photo
• L'absence de spartiates
• Le film
Notre note

Souviens-toi de ton mois de Mars d’il y a 8 ans. C’est durant ce mois froid de début 2006 que tu as appris à connaître ton corps en le huilant avec des millions de tes camarades dans les salles obscures de France. Il y a 7 ans, la virilité des spectateurs de tous sexes s’est vue attisée par un déferlement visuel encore jamais vu sur les écrans. Il y a 7 ans sortait 300 de Zack Snyder, adaptation de l’œuvre de Frank Miller. Depuis ? Rien. La testostérone artificiellement distillée n’a pas eu un semblant de placébo aux spartiates velus. Aucun de ces Expandables, Fast and Furious ou Les garçons et Guillaume à table n’ont pu se faire sentir homme les hommes et femme les femmes autant que le 300 de Zack Snyder.

7 ans et puis voilà la suite, 300 – La Naissance de l’Empire. Voilà. À ce stade je voudrais arrêter de vous faire rêver avec des images de corps brûlants par l’effort, d’un travail sur l’image hors du commun ou même le souvenir d’un bon film. Vous ne sortirez pas de la salle de ce nouvel opus avec une envie de vous mettre torse poil dans la rue et empoigner votre voisine avec la fougue d’un spartiate, non vous allez sortir avec un mal de crâne significatif de la 3D et d’un film sans intérêt. 

 

La fin de 300 promettait une guerre encore plus épique que celle montrée pendant plus d’une heure. L’ultime confrontation des armées grecques, Sparte, en tête contre le gigantisme des forces perses, vrombissante et sentant l’histoire à plein nez. Alors question, comment donc introduire la suite de ce premier film ? 300 – La naissance d’un empire a la réponse : en s’en foutant royalement et en racontant l’avant du premier film, la partie ennuyeuse avec des batailles en bateaux et du blabla, tant qu’à faire.

10 ans avant les évènements de 300, la Perse tenta de s’emparer de la Grèce et de faire de son peuple libre, un nouveau champ d’esclaves. Le héros et commandant Themistocles (Sullivan Stapelton) met fin à cette invasion en décochant un flèche dans le cœur du roi perse Darius (Yigal Naor). Rideau, les perses rentrent chez eux, le fouet entre les jambes mais la rancune vive. Le fils du roi, Xerxès (Rodrigo Santoro), fou de chagrin trouve à cause des vils mots d’Artémis (Eva Green), trouve la force d’affronter les épreuves pour devenir l’équivalent d’un Dieu. À la tête d’une armée à faire pâlir Vlad Poutine, Artémis à sa droite, Xerxès part marcher sur Athènes. Themistocles devra user de toute sa ruse et de la férocité de ses hommes pour repousser les navires et les avances adverses.  

 

Ah non, non je n’ai rien oublié. Les spartes ? Non désolé pas de ça chez nous. La suite de 300 ne contient pas son nombre de spartes réglementaires, elle en fait même l’impasse. Certes Leonidas est cité, son combat est conté, la cité de Sparte et sa reine apparaissent en effet quelques instants mais seulement pour des scènes d’un platitude et d’une inutilité folle. Car voilà 300 – La Naissance d’un Empire est inutile, creux et devient même décevant alors qu’il aurait pu livrer sa dose d’épopée pour ce début d’année.

 

Je ne vais donc pas m’attarder sur ses défauts techniques, son manque total de cachet visuel dû à sa pâle copie des ralentis de Snyder sans la qualité de sa photo. Je ne vous dirai pas qu’Eva Green joue bien mais que ça ne sert à rien dans ce genre de film, que Sullivan Stapelton est comme Gerard Butler sans le charisme ; des erreurs grossières de rythmes, de cadrage, d’effet de zoom interdits au cinéma… Ce n’est pas la peine, vous allez tellement vous ennuyer durant 1h40 que vous le verrez par vous même. Et quand enfin le film se décide à se lancer dans ce qu’on attend de lui, le générique de fin se lance. On la tenait notre bataille les enfants, elle était là, elle nous tendait les bras. Et non, générique. Merci bonsoir.

La salle groggy par ce spectacle a ri sur des scènes nanardes et des plans involontairement comiques. Une salle qui entre temps a connu Game Of Thrones, ou même la première saison de Spartacus et qui sait désormais qu’une scène de débauche ou de sang peut être beaucoup mieux traitée. Pourtant, les rares scènes de découpage à l’arme blanche ont le mérite d’aller plus loin dans la crasse voir même la classe que le premier. Mais trop rares et stéréotypées pour que l’on s’attarde sur elles.

 

C’est dingue comme un film dont on attend rien vous met si proche du mur qu’il vous déçoit quand même. 300 premier du nom a pour lui d’avoir une esthétique ultra travaillé et de vous faire sentir grizzly dans la plaine. 300 – La Naissance d’un héros m’aura fait me sentir parisien dans la grisaille, la nuance est forte. Pas de Zack Snyder ou même de réalisateur de talent (Noam Murro), pas de Spartiates, pas de lumière, pas de classe, pas d’intérêt mise à part Eva Green en 3D, pas de popcorn et s’il vous plaît : pas de suite. Le calcul est en fait simple, 300 spartes sans spartes, ça donne zéro. Ou un, pour la bonne volonté.

Cynok
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