Le mois dernier, Justice League nous laissait complètement sur notre faim avec un numéro 27 qui faisait avancer un personnage mais pas vraiment l'histoire. Alors qu'il ne s'est passé que 48h dans l'univers DC Comics ces presque 6 derniers mois, on attend une avancée dans l'histoire qui peine à venir, malgré un événement globalement bon. Et cette même frustration se retrouve avec le numéro de ce mois-ci qui repousse l'action tout en étant de qualité.
Remis sur pieds, Cyborg part en quête de toute l'aide qu'il peut trouver pour vaincre le Crime Syndicate. Dans ce numéro, il s'adresse au Docteur Will Magnus, créateur des Metal Men, a priori contre l'idée. Pour convaincre Cyborg, il nous raconte l'histoire de sa création. Pas besoin d'en savoir plus, ce numéro nous présente les origines New 52 des Metal Men.
Plutôt peu attaché aux personnages (il faut dire que depuis ma naissance leur présence a été plutôt anecdotique dans l'univers DC Comics), les voir obtenir de toutes nouvelles origines me touche peu. J'avoue même que les voir ou non dans l'univers des New 52 me laissait de prime abord plutôt froid. Et pourtant ce numéro les introduit avec brio, réussi à nous montrer l'essence de ces personnages, leur personnalité, leurs qualités et leurs défauts. Plutôt bien joué pour Geoff Johns, aidé d'une équipe artistique en forme (Ivan Reis au layout et Joe Prado Scott Hanna aux finitions) de très bonne facture. C'est presque un sans faute pour ce numéro 28 très agréable à la lecture, même si beaucoup risquent, comme j'aurai pu le faire, de le laisser de côté. Et pourtant...
Et bien deux frustrations assez importantes ressortent ici. La première, c'est que c'est si bien géré que ça en devient du gâchis. Du gâchis de proposer ça dans un numéro de Justice League au milieu d'un event. Et du gâchis de ne pas en avoir fait une mini-série qui, même si elle avait été lue par moins de monde, aurait sûrement gagné en profondeur. Là où on attend de voir si ça peut se justifier, c'est si les Metal Men viennent en partie intégrer la Justice League à l'avenir, mais ça ne semble pas le cas.
La seconde frustration, et je me répète semaine après semaine, c'est que ça n'avance toujours pas dans l'histoire. Debout dans un hall face à Will Magnus en début de numéro, Cyborg se retrouve en même position à la fin. Il a du se passer le même temps pour lui que pour le lecteur, à savoir une dizaine de minutes à tout casser. On voit certes des choses se mettre en place, mais j'aurais trouver plus intelligent de les mettre en place courant 2013, petit à petit avant l'event, pour pleinement les exploiter pendant. Car ici je le sens venir le final à la Trinity War, qui prenait 4 numéros d'introduction pour 2 numéros de résolution. Ici on aura la même chose, mais à une toute autre échelle : 5 mois d'intro pour 2 mois de réelle action.
Très bon numéro, ce Justice League #28 n'est gâché que par le fait qu'il ne fait pas réellement avancer l'intrigue. Il aura au moins le mérite de bien présenter les Metal Men, qui sont presque mieux développés que certains membres du Crime Syndicate jusqu'ici.