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Marvel One-Shot : All Hail The King, la critique

Marvel One-Shot : All Hail The King, la critique

ReviewCinéma
On a aimé• Une pluie de références
• Marvel Studios et Drew Pearce en roue libre
• Ben Kingsley, impérial
On a moins aimé• Une heure et demi de film n'aurait fait de mal à personne.
Notre note

Alors que les Marvel One-Shot se sont toujours dévoilés dans un calme plat lors de la Phase 1 de Marvel Studios, avec les aventures épisodiques d'un Agent Coulson loin d'être la star qu'il est aujourd'hui, la Phase 2 de Tony Stark et ses amis joue sur un tout autre registre : exciter les fans et les titiller aux points sensibles pour mieux faire rêver.

Forts d'une ambition d'hommage à l'exploitation Hollywoodienne, à l'image de l'Agent Carter (appelée à posséder sa propre série TV), ces courts-métrages sont l'occasion pour le studio et pour ses artistes de se lâcher dans un registre beaucoup plus intimiste et absurde que les aventures cosmiques de Thor et des siens.

Mieux, Marvel Studios s'était donné pour mission de faire taire les sceptiques de leur utilisation du Mandarin dans Iron Man 3, et ont confié à leur future star Drew Pearce (scénariste du film de Shane Black et responsable de cette blague fabuleuse) l'occasion de ramener le vrai Mandarin au centre du débat, tout en ne ridiculisant pas le colossal Ben Kingsley, malmené par les fans et les critiques depuis moins d'un an pour son rôle de Trevor Slattery.

S'ouvrant sur l'extrait diffusé il y a quelques semaines, où la voix-off de l'ultra-bankale Scoot McNairy (second rôle en chef de "l'autre Hollywood" avec Monsters, 12 Years a Slave et Killing Them Softly au compteur) pose un contexte Tarantinesque d'entrée, fait d'écriture punchy et de plans de coupe aux petits oignons. Le score accompagne à merveilles ce moment presque intime d'une promesse au son de chant du phénix, d'un journaliste appelé à dévoiler la vérité sur le mystère que constitue le personnage de Slattery, pour la dernière interview de sa carrière.

S'en suit une énième lettre d'amour au cinéma d'exploitation et l'apparition du titre All Hail The King entourant un Ben Kingsley au firmament, où la narration abandonne peu à peu le reporter Jackson Norris (dont vous connaissez peut-être la voix pour avoir doublé l'excellente série Axe Cop, adaptée du Comic-Book édité par Dark Horse) pour se concentrer sur le détenu le plus célèbre de l'univers cinématographique de Marvel

C'est là qu'éclate le talent du facétieux Britannique, de retour dans son rôle hirsute et effaré, et pourtant toujours sûr de ses atouts, en témoigne un dialogue d'anthologie face à compagnon de cellule dans le restaurant, où se mêlent l'aura fabuleuse d'un acteur raté et terriblement charismatique et un dialogue tout droit sorti du cerveau de Vince Gillighan, où l'ex-Mandarin se confond avec un certain Heisenberg : "Kiss my rings, Bitch."

Évidemment, l'occasion était trop belle pour ne pas tacler les forums et leurs fans qui hurlent à la mort à la moindre transgression, et Drew Pearce, dialoguiste de génie, place quelques fions aux mécontents de la plus belle des manières, alors que son dingue d'anti-héros justifie son statut d'escroc mais pas trop à grands renforts de lignes incroyables, en témoigne la blague sur "les TROIS mots", que je vous laisse le soin de découvrir par vous même. 

Si l'hommage aux films d'exploitation est un exercice beaucoup plus difficile qu'il n'y paraît (et que Black Dynamite a placé la barre très haut dans les années 2000), il faut bien souligner le travail impeccable de l'équipe sur la réalisation. Photo parfaite, étalonnage cradingue, lumières subtiles, cadrages un peu fous et chorégraphies qui sentent bon l'ironie sont les ingrédients d'une recette qui prend instantanément, sans vouloir jamais sombrer dans le pastiche.

Une scène complètement dingue vient d'ailleurs ponctuer cette écrite et cette réalisation incroyable, avec le pilote de la série Caged Heat qui offre un moment de folie bienvenu, sur fond de critique aux clichés ratés, prenant pour exemple un russe à l'accent à peine crédible. Entendu, Mickey Rourke ? Ben Kingsley et son équipe s'éclatent et le prouvent, et Marvel Studios déroule un autre genre qu'ils maitrisent, dans un univers cinéma qui ressemble de plus en plus aux bandes dessinées où se mêlent cosmique, thriller, seconde guerre mondiale, invasions aliens et j'en passe. Brillant.

En offrant une variété de style jamais vue à Hollywood (vous me direz que c'est logique, puisqu'ils en sont les pionniers), Marvel Studios s'assure une fois de plus une place au soleil dans le coeur de la critique et des fans, avec une exécution qui frôle la perfection. Drôle, caustique, parfaitement justifié et justifiable pour le bien de l'univers Marvel et ses remous, All Hail The King est le meilleur court-métrage de Kevin Feige et des siens, qui ne comptent pas s'arrêter en si bon chemin.
Et la meilleure nouvelle dans tout ça, c'est que l'ultra-talentueux Drew Pearce (réalisateur du fou furieux et passé sous le radar No Heroics) débarque enfin sur le devant de la scène, et de quelle manière !

Sullivan
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