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Thor - The Dark World, la critique

Thor - The Dark World, la critique

ReviewCinéma
On a aimé• Un scénario classique...
• mais très bien ficelé !
• Certaines touches d'humour très bien senties
On a moins aimé• La production catastrophique du film se fait parfois ressentir
• Un enjeu difficile à trouver
Notre note

CRITIQUE GARANTIE SANS SPOILER. 

Dire que Thor – The Dark World fait figure d’outsider de la phase 2 de Marvel Studios serait un doux euphémisme. Face au colosse Iron Man 3, qui parvient à réaliser des scores insensés malgré un accueil mitigé, au prometteur Captain America – The Winter Soldier et au monstre d’ambition qu’est Guardians of the Galaxy, Thor traîne derrière lui des boulets aussi lourds que Mjölnir soulevé par un homme de peu de vertu.
De ses débuts catastrophiques avant même la mise en route du film (on se souvient de Patty Jenkins qui a jeté l’éponge devant l’ampleur de la tâche – de travailler avec l’omnipotent Kevin Feige, du tournage houleux où Joss Whedon est apparu en héros à Londres ou encore du scandale Alan Taylor, qui n’aurait pas monté la moitié de son film et à qui l’on aurait purement et simplement repris son compositeur – Carter Burwell, remplacé depuis par Brian Tyler), Thor – The Dark World en a fait une force. De celles qui vous font revenir de très loin et qui, malgré une communication pour le moins timide, pourraient bien replacer le dieu du tonnerre dans le cœur de ses fans…

Qu’on se le dise d’emblée : je n’ai pas aimé Thor premier du nom. Là où Kenneth Branagh (réalisateur génial au demeurant) n’a pas su prendre la relation à trois Odin/Thor/Loki par le bon bout, Alan Taylor a choisi d’aborder ces relations complexes de la plus efficace des façons : sans tricher et sans invoquer les sacro-saints dialogues shakespeariens pour s’inventer une noblesse factice. Le réalisateur de Game Of Thrones a d’ailleurs su puiser dans les qualités qui l’ont propulsé au rang des meilleurs artisans de la série de HBO, à grands renforts de dialogues bien sentis et de références appuyées. Star Wars, le Seigneur des Anneaux, les bases posées par le premier opus des aventures du petit-fils de Bor […] : tout y passe !

À l’image de Captain America – First Avenger, Thor – The Dark World est un film au classicisme assumé et aux références efficaces. Le frère de Loki y est enfin dépeint tel qu’il est aux yeux de ses fans : comme un dieu guerrier, empreint de traditions Asgardiennes et oscillant entre sa condition de « Dieu » et de Vengeur, tombé amoureux du royaume qui est le nôtre, Midgard.
C’est d’ailleurs ce respect du Thorverse qui est à mettre au crédit du réalisateur et de son équipe. Sur les bases du royaume d’Asgard « Kirbyen » posées par Kenneth Branagh, Alan Taylor refaçonne l’univers du personnage de bien belle manière, offrant enfin au spectateur une vision d’avantage tournée vers les traditions nordiques et leur mythologie. Les 9 Royaumes, l’histoire de ceux-ci, les murs en brique, les banquets et j’en passe, c’est un véritable récital d’us et coutumes (polissées par Hollywood, évidemment) qui s’offre à nous, renforçant le maigre aspect dramatique du film, noyé par un hypothétique trop-plein d'humour, apparemment assumé.

Et c’est bien là que des chemins vont se séparer. Si tout le monde ou presque sera d’accord pour admettre que le film est bien ficelé et tenu de la première à la dernière minute, malgré une image et une direction artistique à la beauté inégale et certains cadrages maladroits, l’humour pourrait bien balayer tous les efforts consentis par une équipe qui s’est mis tout nu devant l’ampleur de la tâche d’une production bien mal engagée.
En effet, à la manière d’Iron Man 3, et en poussant cet aspect à l’extrême, Thor – The Dark World est un récital de gags. Et là où le bébé de Shane Black s’est perdu en route, entre la patte si particulière du réalisateur et un humour potache aux frontières du facepalm, ce second épisode de « Thor & Loki au pays des Elfes Noirs » fait (beaucoup) rire, à plusieurs reprises. Seul le personnage de Darcy, plus imposante encore que dans le premier essai, aura tendance à agacer des spectateurs à la patience rongée, accompagnée par son nouveau sidekick qui nous semble être « Le Darcy de Darcy ». 

Il est toutefois intéressant de noter quelques blagues qui font réellement mouche et qui resteront, en témoigne des cameos absolument délicieux, que je vous laisse le soin de découvrir en salles le 30 Octobre prochain. Au rang des bonnes idées à mettre au crédit de Marvel Studios et de sa continuité, on peut aussi souligner la condition particulière des Asgardiens et de Malekith et les siens. Ici plus que jamais est posée la question du droit divin d’Odin et de l’antagoniste campé par un Christopher Eccleston convaincant. Ni Dieu, ni Aliens, il est difficile de définir la condition des deux camps, qu’observent des humains bien frêles face aux combats dantesques provoqués par ces êtres venus d’ailleurs.

Enfin, en ce qui concerne le casting, c’est une partition presque impeccable qui est rendue par la dizaine de personnages principaux, menés par un Tom Hiddleston en état de grâce, malgré une scène dont on risque de reparler très bientôt. Natalie Portman y est moins cruche qu’il y a deux ans, Chris Hemsworth confirme son jeu d’acteur efficace depuis Rush, Anthony Hopkins touche son cachet de pré-retraité (pour mieux encenser Breaking Bad) et les seconds rôles trouvent tous un intérêt qui leur est propre à un moment particulier du film.

Thor – The Dark World est une réussite globale. Annoncé comme le paria d’une Phase 2 qui semblait discrètement lancée et pas totalement assumé par ses pères chez Marvel Studios, le film d’Alan Taylor s’en sort avec les honneurs, malgré une production catastrophique qui se ressent sur quelques scènes plus faibles que d’autres. Malgré ces petits ratés, que l’on pardonne sans mal, et un torrent d’humour qui ne manquera pas de faire fuir  certains, le second volet des aventures de Thor est la première interprétation authentique et sincère du personnage sur grand écran, et ce n’est pas pour nous déplaire.
S’appuyant sur une direction artistique à la hauteur du personnage et de son univers, débordant de bonnes idées, le faisant passer parfois pour une orgie de trouvailles et de clins d'oeil, le film est à savourer en salles, Pop-corn et soda à la main. Vous savez ce qui vous reste à faire Mercredi prochain. 

ATTENTION : Il y a 2 scènes post-générique. Et même si la seconde est plus beaucoup plus anecdotique que l’incroyable première, pensez à rester dans la salle et à prévenir les gens autour de vous !


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Sullivan
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