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Wolverine : Le Combat de l'Immortel, la critique sans spoiler

Wolverine : Le Combat de l'Immortel, la critique sans spoiler

ReviewCinéma
On a aimé• L'esthétisme et l'image très travaillés
• Un Hugh Jackman plus concerné
• L'envie de mieux faire
On a moins aimé• Lent et inconstant
• Une histoire pauvre et facile
Notre note

Ah, l’amnésie, si utile et salutaire lorsque l’on veut extraire de sa mémoire malade un drame, une ex ou un mauvais film. Autant dire que Logan résume ces trois thèses en une synthèse : X-Men Origins : Wolverine, et si lui semble avoir occulté de sa caboche chromée cette sombre histoire, ce n’est pas le cas du spectateur. De ce grand coup de canif donné par Gavin Hood en 2009, reste encore une plaie ouverte que ce soit pour les malheureux devant les écrans mais aussi pour Hugh Jackman et la Fox, tout de même conscients de s’être oubliés sur le tapis. Le grand australien en producteur et James Mangold (Copland) à la réalisation, Wolverine : Le Combat de l’Immortel vient confesser les défauts et les maux d’un gagne-pain écorché vif, la tâche est dure mais pas insurmontable. À la sortie de la salle le constat est heureusement différent qu’en 2009, deux heures de contrôle et de volonté de bien faire sans déborder, deux heures un peu longues mais honorables.

Touche pas au grizzli S*****

Après les événements de X-Men l’affrontement final, Logan a renoncé a son sort de mutant, perdant au passage son caractère d'homme. Le délabrement acté par une barbe grandissante, Logan n'est plus la bête qu'il était. Étanchant dorénavant sa soif de Bourbon avant celle de sang, le héros en loques est pourtant rattrapé par son passé, lui qui en a tant. Yukio (Rila Fukushima), jeune nippone maniaque du sabre le ramène vers une vieille connaissance, Maître Yashida (Hal Yamanouchi). Le souffrant à la carrière bienfaitrice et enrichissante, doit une vie à son ancien détenu et lui propose un ultime marché sur son lit de mort. Empêtré dans une guerre de pouvoir sur fond de tatouages de Yakusa, Wolverine sauve malgré son vœux la belle Mariko (Tao Okamoto), la petite fille de Yashida pourtant promise à un autre sort.   


Si Wolverine Origins était une débauche de kaboom, de mutants et surtout de défauts, sa fausse suite The Wolverine se veut plus calme. Passée l’explosion nucléaire de la première minute, l’action s’apaise pour revenir aux bons moments. Tout va alors dans le sens inverse du précédent film, une remise en cause illustrée dans le titre où l'on place en premier Wolverine et non plus les X-Men. Preuve en est la première heure qui s’échappe du carcan du film super-héroïque, ou même blockbuster, pour poser les bases saines d’une histoire pourtant courte, déjà vue si l’on veut être méchants. De par sa lenteur parfois fatigante, le film manque de rythme dans son récit, beaucoup moins dans ses scènes d’action. Empruntant la pêche et les couleurs des films d’arts martiaux modernes, seule la scène du train, trop orientée jeu vidéo pourra faire tiquer les moins affables. 

Le lion avec une épine dans le pied

La réalisation de Mangold, si elle ne brille pas par son inventivité, est tout de même louable par sa finesse et une fluidité appréciable. La mise en scène n'est pas la plus originale mais garde un esthétisme classe et léché. Le Japon aide fortement à donner un cachet quasi arti au film. C'est d'ailleurs admettons-le, le meilleur acteur du film, juste et toujours bien placé; de là à dire que Mangold a réalisé un très beau documentaire sur le Japon dans tous ces aspects touristiques, il y a un pas que l’on ne franchira pas dans ces lignes. En véritable James Bond chez la Prusse d’Asie, Hugh Jackman s’applique plus que jamais à soutenir le rôle de sa vie et de ses abdos, s’il n’est pas fin il est néanmoins plus fort en nuance dans son jeu. Constamment à l’écran, l’australien partage tout de même une partie de la pellicule avec un casting pas toujours égal, principale cible la méchante Viper (Svetlana Khodchenkova) pas vraiment menaçante ou sous exploitée, c’est selon.
Les apparitions à heures fixes de Famke Janssen, chez laquelle on ne voit que la tête et un sein, amusent puis fatiguent. Servant de point d'info sur l'intrigue, ce n'est pas par celles-ci que le fan de comics verra son clin d'œil tant attendu. Dernière grogne sur les effets sonores, totalement aux fraises et cartoonesques lors des combats aux sabres notamment. L’acier qui fait le bruit d’un sabre laser sans pile et la musique s’arrêtant dans un bruit de tourne disque bousculé, auront raison des oreilles réceptives.

Pour finir, et puisqu'un homme averti en vaut deux (ne le dites pas à l'entrée ou vous payerez double), ne vous précipitez pas hors de la salle à l'arrivée du générique. Une surprise vous y attend assez rapidement.


Le tout forme un ensemble pas très juste avec une histoire assez pauvre et peu aidée par les dialogues mollassons, mais mangeable au final. Un bain de bouche salvateur qui vient laver l'affront du précédent. Dans une évidente envie de ne pas (plus ?) trop en faire, Wolverine : Le combat de l’Immortel s’en sort avec les honneurs. De quoi lui laisser sa chance une nouvelle fois, il a compris et il ne le fera plus monsieur le juge. 

Cynok
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