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Superman & Batman : l'étoffe des héros, la review

Superman & Batman : l'étoffe des héros, la review

ReviewUrban
On a aimé• La prestation parfaite de Steve Rude
• La simplicité de certaines scènes
• Des idées originales...
On a moins aimé• ... mais mal-exploitées.
• Un scénario brouillon
• Un potentiel ô combien supérieur au résultat
Notre note

 En 1986, DC Comics met un terme à sa série des World's Finest, débutée en 1941 et qui avait la  particularité de réunir Batman et Superman dans des histoires communes depuis le milieu des années 50. Un concept fort, qui a nourri des générations d'auteurs et de dessinateurs et qui ne pouvait donc prendre indéfiniment la poussière dans les cartons de l'éditeur. Quatre ans seulement après avoir séparé les justiciers de Gotham et Metropolis, DC décide ainsi de relancer les World's Finest sous la plume de Dave Gibbons (Watchmen, Judge Dredd...) et les mines de Steve Rude (Nexus, The Moth...). C'est ce récit, fondateur d'une nouvelle tradition pour la série des World's Finest qu'Urban Comics nous propose de découvrir aujourd'hui dans la langue de Molière, sous le titre de Superman & Batman : L'étoffe des héros.

 
 
 
 Tout super-vilain qu'il est, le Joker a lui aussi besoin de goûter un repos bien mérité loin de sa chauve-souris préférée de temps à autre. Et comme Lex Luthor est en ce moment obsédé par Gotham, Metropolis semble une destination de choix pour le plus déjanté des criminels. Le temps d'une mini-série, les deux hommes vont donc échanger leurs terrains de jeu, obligeant bientôt Batman et Superman à faire de même pour une lutte efficace.
 
 L'idée de Gibbons d'appliquer un échange des terrains de chasse des quatre protagonistes tient du génie et à la seule lecture du synopsis, on est en droit de s'attendre à un petit morceau d'histoire. Raté! Si on sent que le scénariste avait une grande idée en tête, on se rend vite compte qu'elle l'était peut-être un peu trop pour lui. Gibbons donne vite le sentiment de confondre qualité et quantité. Le rythme est trop élevé pour permettre un suivi efficace de ce récit en trois points (les frasques du Joker, le plan de Luthor et une sombre histoire d'orphelinat). L'ensemble est brouillon, parfois difficile à suivre, ce que n'arrange pas l'absence de transition entre deux scènes : de grosses épines dans le pied du scénariste au moment de construire une menace qui justifierait l'alliance des héros...
 
 Mais attention! Gibbons n'est pas un poids mort pour autant! La symbolique qu'il a su développer autour des personnages est fascinante et renforcée par l'hommage que rend Rude à l'Âge d'Or des super-héros sur le plan du dessin et du découpage. C'est ainsi que l'alchimie se fait entre les deux hommes face aux habiles paradoxes du récit. Si Batman et Superman sont des étrangers à Métropolis et Gotham, force est de constater que Bruce Wayne et Clark Kent vont comme un gant à leur ville d'adoption, ce qui se traduit par des scènes simples mais évocatrices, parmi les plus fortes du récit. Mention spéciale aux blagues du Joker, à une scène de Noël entre les deux super-héros, au grand final de Perry White qui boucle l'hommage à World's Finest et aux deux épilogues du récit qui méritent à elles seules le coup d'oeil.
 
 
 
Malgré des défauts apparents, Superman & Batman : L'étoffe des héros est un récit agréable, qui se laisse lire à condition de ne pas trop lui en demander. Reste ce goût d'inachevé que l'on ressent devant le potentiel entrevu au moment de fermer le livre et un Steve Rude magistral qui signe un puissant hommage à l'Âge d'Or des comics.
Johan
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