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Jim Henson's Tale of Sand, la review

Jim Henson's Tale of Sand, la review

ReviewIndé
On a aimé• S'attarder sur les planches sublimes de Ramon K. Pérez
• L'humour très cartoony
• La profondeur du récit avec un plot basique et très peu de dialogue
On a moins aimé• C'est encore meilleur si on s'investit dans sa lecture
Notre note
James Maury « Jim » Henson est surtout connu pour être le créateur du Muppet Show mais sa carrière a débuté bien avant avec par exemple l'émission Sam and Friends (où apparaît déjà une première version de Kermit la grenouille).

Jim Henson a toujours été un fervent partisan de l'expérimentation. Bien sûr expérimentation des techniques d'utilisation des marionnettes mais aussi expérimentation des méthodes de narration. Et c'est dans ce cadre là, fin des années 60 / début 70, et avec son collaborateur de longue date Jerry Juhl, qu'est né le scénario cinématographique qui donnera plusieurs décennies plus tard Jim Henson's Tale of Sand. C'est le roman graphique qui nous intéresse ici, publié en VO chez Archaia et en VF chez Paquet.

Ce scénario n'ayant rien donné à l'époque il avait été totalement oublié. Et c'est récemment une archiviste de la Jim Henson Compagny qui a remis la main dessus. On ne peut que lui en être reconnaissants tant on a à faire à une œuvre totalement originale et qui, au premier abord, peut même sembler déroutante.



Le plot est on ne peut plus simple : dans un décor très western un jeune américain (Mac d'après le screenplay, son nom n'étant jamais évoqué dans la BD) se voit confier par le shérif d'une petite ville une mission des plus énigmatiques : rejoindre la « montagne de l'aigle » à l'aide d'un sac à dos, d'une carte et de « 10 minutes d'avance ». Sur qui, sur quoi, vous demandez-vous ? Et bien Mac aussi !

S'ensuit alors une course poursuite dans le désert tout au long de l'ouvrage.

Vu de cette manière ce n'est pas forcément des plus passionnant. Mais c'est sans compter deux éléments très important : la profondeur de l'histoire de Jim Henson et de Jerry Juhl; Et la partie graphique de Ramon K. Pérez (qui œuvre aussi depuis peu sur Wolverine and The X-Men).

Ce récit totalement surréaliste est en effet l'occasion pour Jim Henson d'aborder des thèmes très important dans la culture populaire américaine : l'expansionnisme, l'exception américaine, l'individualisme, le poids du passé ou encore la force de la volonté et de l'imagination pour s'en sortir.

Si ces sujets sont assez faciles à discerner, il est moins évident de savoir où veut en venir Henson. Peut être veut-il d'ailleurs tout simplement nous inviter à la réflexion.

Nous sommes de toute façon loin d'une œuvre qui nous imposerait une lecture unique où l'on croulerait sous le poids des descriptions, des dialogues. Il s'agit bien au contraire d'un récit qui nous invite au voyage, à la rêverie, à l'imagination et à l'interprétation, dans une histoire qui alterne entre une ambiance tantôt très cartoon avec de nombreux gags, tantôt plus grave avec ce coté martyr persécuté dans le désert sans que l'on sache trop pourquoi.

Et la partie graphique sert à la perfection tous les points précédents. Le style de Ramon K. Pérez convient parfaitement au coté surréaliste avec des personnages au trait plutôt réaliste, mais des décors et des effets très cartoony.

Ses planches sont tout simplement une leçon de fluidité. L'histoire s'étale souvent sur les deux pages, avec des « cases » fréquemment sans contours, il y en a partout mais cela reste d'une simplicité à lire déconcertante. Cet aspect très « ouvert » de la partie graphique souligne l'idée du scénario de Henson où la seule limite est celle de l'imagination.

 

Mélange entre rêve et réalité, entre gravité de la situation et des enjeux et humour très cartoon, voilà les principaux ingrédients de ce très bon et très beau roman graphique. Pour pleinement en profiter il faut paradoxalement savoir se laisser porter par ce merveilleux voyage tout en sachant rester dans une lecture active pour décortiquer les indices que nous laisse Henson sur les thèmes abordés. Une lecture plus premier degré reste un excellent moment de lecture et même les plus réfractaires au plot trop léger pourront se délecter des planches de Ramon K. Pérez.

Crisax
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