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Superior Spider-Man #1, la review

Superior Spider-Man #1, la review

ReviewMarvel
On a aimé• Ryan Stegman déjà très grand
• Passé tous les défauts c'est du Spider-Man classique
On a moins aimé• L'odeur trop prononcée d'un renversement de situation déjà imminent
• La lourdeur du personnage beaucoup trop unilatéral

Notre note

Commençons par le plus naturel, ce qui va suivre risque de comporter des éléments explicites concernant les évènements, racontés partout sur la toile et à la télévision, de Spider-Man.

SPOILER


Le changement était annoncé par Dan Slott, Spider-Man ne serait plus et se verrait remplacer par Superior Spider-Man. 700 numéros pour un changement qui, admettons le, est surtout un changement de titre. Disons-le immédiatement : Superior Spider-Man a nettement plus des allures d’Amazing Spider-Man #701 que d'un véritable numéro #1.


En matière de zoologie, la pieuvre et l’araignée ont un point commun notable, leurs huit pattes. En matière de psychologie de héros de comics Peter Parker et Otto Octavius sont sensés s’opposer comme deux aimants. Par le truchement de la magie d’une idée saugrenue expédiée en deux pauvres numéros, c’est pourtant liés qu’ils poursuivront leur « vie ». Si les faits sont compliqués dans leur forme le résultat est plutôt simple; on garde la même tête, la même vie mais avec une chose en plus, des dialogues intérieurs pour justifier le changement de personnalité. C’est avant tout sur cette facette du nouveau héros que s’attarde Dan Slott. Comment jongler avec une vie qui n’est pas la votre, des ambitions qui sont différentes des votre et surtout une vision du bien et du mal antagoniste à celui dont on a pris la place? Slott a opté pour la facilité, il était méchant, sûr de lui et arrogant pourquoi changerait-il ? Une promesse faite sur un lit de mort? Quelle promesse? Irritant et totalement en désaccord avec l’ancien locataire, le squatteur pourrait être intéressant dans sa manière d’aborder sa nouvelle posture si le tout n’était pas si incohérent et flagrant au possible. Soit la totalité des amis de Peter sont des aveugles patentés soit Doctor Strange a encore usé de sa magie pour leur voiler la face. Les deux pieds dans un seul et un même sabot c’est une lecture unilatérale qui vous attend. Si vous recherchiez la finesse des mots passez plus tard, pour le moment c’est occupé. Le combat contre une nouvelle mouture des Sinister Six est géré comme un sociopathe joueur d’échec ou de par son culte de la personnalité obsessionnel. Tout est en ligne droite et seul une énième pirouette de fin vient  briser cet élan beaucoup trop rigide pour être vraiment appréciable.


On parlait de finesse, c’est dans le dessin qu’elle se trouve. Heureusement que Ryan Stegman passe par là pour en apporter une bonne dose. C’est pourtant avec pas mal de maux de gorge que je dois le dire mais le dessinateur est talentueux, très talentueux. Si vous aimez le style d’Humberto Ramos, il est facile de qualifier l’américain comme successeur légitime au mexicain pour la suite des aventures de l’araignée. Du Ramos avec quelque chose en plus, une plus grande finesse dans les mouvements noueux du héros; et surtout lui sait tracer plusieurs visages.  Tour à tour angoissés, agacés, envieux ou amoureux c’est avec tous les personnages secondaires que Stegman s’éclate réellement sur ses planches. Faute, ou grâce du coup, à ce côté coincé et ballonné du fondement du vieux nouveau.


Venons-en à ce qui fâche vraiment, le désaveu direct de ce qu’à écrit Slott au numéro 700. Si le fond a fortement déplu, on espérait que le scénariste allait rester sur ses positions et cette idée pas si mauvaise de vouloir changer un homme enclin au mal vers une voie plus noble. Patatra! Badouboum! Les explications, foireuses, du mélange de mémoire et d’esprit s’envole en fumée avec une séparation nette et franche des deux hommes. Quand Superior, appelons ainsi le temps que cela durera, s’étonne de faire une bonne action ou retenir ses coups, on se met à dire devant son livre: « Mais lis le 700! Pourquoi tu t’étonnes c’est normal que tu réagisses comme ça! Je te rappelle que tu es et était Spider-Man! » Affligeant, mal tourné, la surprise que l’on vous révélait ici n’en est pas une; c’est une blague, un signe, de ce que l’on savait en suspens, résolu dès le premier numéro. On comprend en extrapolant que tout va redevenir très vite comme avant et que tout ça n’est qu’une opération. Ce qui est rageant ce n’est pas le fait que cela se fasse, on savait pertinemment qu’une situation comme celle-ci était trop abracadabrantesque pour durer, ce qui est rageant c’est que la porte de sortie est ouverte dès le premier numéro.      


Véritable suite mais aucunement nouveau départ, Dan Slott va même jusqu’à se tirer une balle dans le pied dès la première cartouche avouant par sa fin que tout ça n’est qu’une vaste blague éphémère. Du Spider-Man classique, presque irritant par sa facilité, mais loin de mériter un gros 1 sur sa couverture et une grosse note de ma part.

Cynok
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