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Avengers #1, la review

Avengers #1, la review

ReviewMarvel
On a aimé• Enfin une vraie série Vengeresse pour Marvel Now
• Jerome Opena, hallucinant de talent.
• Une vraie vision à long terme.
On a moins aimé• Les couleurs de Dean White, pas toujours adaptées.
• L'écriture parfois peu accessible et trop riche de Jonathan Hickman
Notre note

Oubliez Brian M. Bendis et ses huit ans de bons et loyaux services et faites place à Jonathan Hickman. Si le nouveau venu pouvait auparavant ressembler à l'antithèse du scénariste chauve parti nous narrer les aventures des X-Men avec talent, nous verrons ici que plus les rôles changent, plus les choses restent les mêmes et que les détracteurs de l'un ou de l'autre sauront si Marvel Now aura d'avantage pour eux une allure Mutante ou Vengeresse...

"We have to get Bigger"

Autant ne pas se le cacher : j'ai d'ordinaire du mal à aimer Jonathan Hickman. Lui qui a su me bluffer avec Secret Warriors (co-écrit par Brian M. Bendis, tiens tiens) et S.H.I.E.L.D m'a en revanche totalement perdu avec Fantastic Four, FF, The Ultimates et ses autres productions chez Image Comics notamment. Trop scientifique, trop compressé, trop peu accessible, je me suis souvent retrouvé devant des lectures que je ne comprenais pas, malgré les efforts que je pouvais faire, à l'inverse d'un Brian Michael Bendis à qui l'on reproche sa simplicité et sa décompression totale d'ailleurs. C'est donc un changement majeur qui s'opère en Décembre 2012 pour les Vengeurs qui laissent derrière eux une tradition de dialogues excellents mais d'histoires dites trop lentes pour se lancer dans des épopées héroïco-cosmiquo-religieuses à dix milles lieues de leur passé proche.

Perdu entre la volonté de réintégrer le personnage d'Hyperion, de créer une nouvelle menace avec Ex Nihilo (dont le design ne manquera pas de vous rappeller Loki), de disperser son amour du symbolisme sur les costumes et dans l'environnement que fréquentent ses personnages, Jonathan Hickman se livre à son exercice favori : l'écriture riche. Tout est calibré, maitrisé et bien raconté, mais les énormes ellipses de début et de fin de chapitre (démonstration supplémentaire de l'amour du scénariste pour le foreshadowing* (c) Mast) intriguent une fois de plus et ne nous permettent pas de saisir les  enjeux de la menace caractérisée par Ex Nihilo. De même, ses Vengeurs manquent de corps et leurs intéractions ne sont que le strict minimum, à l'exception du sempiternel duo Black Widow - Hawkeye, dont on doute de la légitimité à évoluer sur Mars face à des dieux, une nouvelle fois.

"Trop compliqué" est l'expression qui risque de revenir le plus souvent à la lecture de ce titre, auquel j'ai pourtant envie de donner sa chance grace à ses quelques fulgurances, telles que les dernières pages qui présentent un Captain America au summum de sa classe, ou les 3 cases en début de numéro qui nous livrent un très bref aperçu de l'avenir proche des Vengeurs.

* Le foreshadowing est une pratique que Jonathan Hickman adore et dont il abuse, qui consiste à faire comprendre aux lecteurs que certains éléments du scénario viendront plus tard, afin d'enrichir le développement de l'histoire à posteriori. 

Attendu comme le messie depuis les premières previews, Jerome Opena ne déçoit pas, bien au contraire. Bien ancré dans sa volonté de donner le maximum sur le titre "majeur" de l'éditeur, le dessinateur Philippin livre une performance rare à l'exception peut-être d'un Hulk qui paraît un rien gringalet comparé à celui de son compatriote Leinil Yu.
Là où le bât blesse en revanche, c'est au niveau de l'encrage (inexistant) et des couleurs de Dean White. En effet, Jerome Opena fait partie de cette génération de pencillers "qui ont du crayon" et qui méritent un traitement bien différent de celui qui est proposé aujourd'hui. Parfait lorsqu'il s'agit de coloriser Esad Ribic, artiste beaucoup plus propice à être "peint", Dean White se perd avec Jerome Opena et annihile souvent la qualité incroyable des crayonnés de l'artiste, malgré sa volonté de bien faire.

Il aurait été très préférable de voir un encreur chevronné pour appuyer le dessinateur, ainsi qu'un(e) coloriste plus "classique", à l'image de Laura Martin par exemple. Rassurez-vous toutefois : cet écueil ne risque en aucun cas de vous gâcher la lecture et/ou d'apprécier le talent de l'ex-dessinateur d'Uncanny X-Force...

"The Light. The War. The Fall."

Très (trop?) riche, Avengers #1 brise huit ans de Brian M. Bendis sans vergogne et renoue avec une tradition de Comics plus ancienne. La différence, c'est que les grandes envolées cosmiques du Silver Age étaient racontées dans la plus pure tradition des grands auteurs de l'époque, avec décompression et déroulées chronologiquement. Ici, en plus de jouer avec des personnages inconnus du grand public, Jonathan Hickman triture ses lecteurs de part en part et force chacun à consentir des efforts supplémentaires pour aimer sa série. De là à savoir si vous êtes prêts à lui accorder une telle chance, le choix ne dépend que de vous. En revanche, les autres pourront toujours se régaler du dessin d'un Jerome Opena magistral, malgré un Dean White souvent trop présent aux couleurs...


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Sullivan
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